Afrique: Vera Songwé souhaite l'entrée en vigueur de la ZLECA d'ici le prochain Sommet de l'UA

Vera Songwé, Secrétaire Exécutive de la Commission Economique pour l'Afrique (CEA)
25 Mars 2019

L’Accord sur la Zone de libre échange commercial en Afrique n’a besoin que de trois ratifications supplémentaires pour son entrée en vigueur. La Secrétaire exécutive de la Commission Economique Africaine (Cea) qui l’a fait savoir, ce lundi 25 mars à Marrakech, à l’ouverture officielle de la 52ème session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique.

La Secrétaire exécutive de la Commission Economique pour l’Afrique (Cea) compte sur les ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique pour une entrée en vigueur de l’Accord sur la libre-échange d’ici le prochain Sommet de l’Union africain (Ua), prévu en juillet 2019 à Niamey, Niger.

Mme Vera Songwe leur a fait savoir ce matin à Marrakech à l’ouverture des travaux de la conférence annuelle de la CEA.

Selon elle, il ne reste que trois ratifications supplémentaires pour l’entrée en vigueur de l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale en Afrique (Zleca), signé en grande pompe, en mars 2018 à Kigali.

La Secrétaire exécutive de la Commission Economique pour l’Afrique est revenue là-dessus en guise de rappel.

Selon les estimations de la CEA, la ZLECA augmentera le commerce intra-africain de plus de 50 %, le PIB du continent de plus de 40 milliards de dollars et les exportations de plus de 55 milliards de dollars.

Ce qui permet à Mme Songwe d’avancer qu’avec la ZLECA, l’Afrique est sur le point de prendre véritablement et activement en main son développement et de faire de « l’Afrique que nous voulons » une réalité.

À ce jour, souligne-t-elle, 52 pays ont signé l’Accord portant création de la ZLECA, 19 l’ont ratifié et déposé leurs instruments de ratification auprès de l’Union africaine.

Avant d’ajouter que quatre autres pays ont ratifié l’Accord, en attendant le dépôt de leurs instruments de ratification auprès de la Commission de l’Union africaine.

Au-delà de la ratification, fait-elle savoir, l’Afrique doit aussi porter son attention en particulier sur les contraintes pesant sur l’offre, qui ont également constitué d’importantes barrières non tarifaires au commerce intra-africain.

Pour elle, l’absence d’investissement dans l’infrastructure et la logistique qui faciliteront l’accès aux marchés en est un élément clef. « Cela nous ramène à l’impératif de mobiliser des ressources pour financer les investissements sur le continent ».

S’appuyer de la numérisation pour accélérer la cadence

Alors que le continent réfléchit à la stimulation d’une croissance inclusive, au renforcement du secteur privé, au parti à tirer de la ZLECA et à la mobilisation de billions de dollars pour le développement de l’Afrique, Vera Songwe considère que le continent a d’énormes possibilités que lui offre la numérisation rapide en cours.

D’après elle, l’économie numérique est tout aussi prometteuse en Afrique et a le potentiel de définir la voie que la transformation économique est susceptible de prendre.

Dans plusieurs pays africains, souligne-t-t-elle, l’économie numérique devient l’un des principaux moteurs de la croissance, représentant plus de 5 % du PIB.

Au Kenya, cite le secrétaire exécutive de la CEA, les services financiers mobiles ont révolutionné le secteur financier et accéléré le rythme de l’inclusion financière.

En moyenne, poursuit-t-elle, les Kenyans ont effectué en 2018 des transactions mobiles d’un montant de 100 millions de dollars par jour, soit 40 milliards de dollars par an et près de la moitié du PIB du pays.

Sur cette dynamique, ajoute-t-elle, le Sénégal s’est fixé pour objectif de tirer 10 % de son PIB de l’économie numérique d’ici 2025.

De même, le commerce numérique en Afrique connaît une croissance rapide, à un taux annuel estimé à 40 %, et devrait atteindre plus de 300 milliards de dollars d’ici 2025.

À l’échelle mondiale, note-t-elle, le commerce numérique représente plus de 11,5 billions de dollars et devrait atteindre plus de 23 billions de dollars d’ici 2025.

Un ensemble d’éléments qui lui font dire qu’avec un impact dans un large éventail de secteurs, notamment les technologies de l’information et de la communication, le commerce, les transports, l’éducation, la santé, l’agriculture et les services publics, l’économie numérique offrent d’énormes possibilités de croissance inclusive sur le continent.

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