Le libre-échange en Afrique approche, les délégués à la 52ème session de la CEA s'en réjouissent

22 Mars 2019

Marrakech — Les délégués africains présents à la 38ème réunion du Comité d'experts de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la CEA félicitent la République fédérale d'Éthiopie de s'être récemment engagée à ratifier les instruments instituant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), lors d'un débat en plénière au cours duquel la priorité a été donnée à celle-ci.

La nouvelle que la Chambre des représentants du peuple éthiopien est devenue le 21ème organe législatif à ratifier l'accord sur la ZLECA à l'occasion du 1er anniversaire de la signature dudit accord par de nombreux pays africains le 21 mars 2018, à Kigali, au Rwanda, a rencontré les experts dans un examen très approfondi de la performance de la CEA pour la période allant d'avril 2018 à mars 2019.

L'action du parlement éthiopien laisse maintenant la place à un seul pays supplémentaire pour la ratification de la ZLECA afin qu'il devienne opérationnel.

Par coïncidence, l'appui fourni par la CEA à l'Union africaine et aux États membres pour la formulation, la négociation et le respect de l'accord, a été largement accepté comme l'une des principales réalisations de la Commission au cours de la période considérée.

Après avoir suivi avec intérêt le rapport de la Secrétaire exécutive de la CEA sur les activités de la Commission depuis sa 51ème session à Addis-Abeba l'année dernière, les représentants de plusieurs pays se sont joints à la CEA pour accompagner leur pays dans l'appropriation de l'accord commercial continental pour en tirer profit.

M. Stephen Karingi, Directeur de la Division de l'intégration régionale et du commerce et Mme Eskedar Nega, Chef de l'évaluation à la CEA, ont assuré aux délégués que la Commission accompagne déjà 15 pays dans l'élaboration de leurs stratégies en ce qui concerne la ZLECA et que cet appui est étendu sur demande à d'autres pays.

En réponse à la question de l'Ambassadeur mauricien, Raj Busgeeth, concernant le fait que les décideurs des États membres ne sont pas très familiers avec le protocole de libre circulation lié à la ZLECA, la Secrétaire exécutive adjointe, Giovanie Biha, déclare que la CEA dispose déjà de notes explicatives sur ce protocole et d'autres protocoles connexes à la ZLECA.

« La Commission popularisera ledit protocole et le rendra pratique pour les responsables de la mise en œuvre des politiques de première ligne sur l'ensemble du continent », dit-elle.

« Je suis très heureux et j'exprime la gratitude de Maurice pour le travail aussi complet et lucide accompli par la CEA », indique par la suite l'Ambassadeur Busgeeth.

Un autre point à débattre ressortant du rapport annuel de la Secrétaire exécutive avec le Comité d'experts porte également sur le rôle fondamental des statistiques pour la politique de développement, ainsi que pour la formulation et la mise en œuvre des programmes.

La délégation béninoise loue particulièrement la CEA pour son soutien aux statistiques, mais en demande davantage, notamment en ce qui concerne les systèmes complets permettant de saisir et de générer des données sur le PIB.

Le Président de la session - M. Zouhair Chorfi (Maroc) évoque la nécessité pour la CEA de se créer des niches spécifiques dans le domaine des statistiques africaines, citant des domaines tels que la balance des paiements ou les finances, afin de constituer le principal point de référence pour de telles zones.

La CEA prenant bonne note de ces recommandations, Mme Biha répond au Président de la session tout en assurant aux délégués que le Centre africain pour la statistique (CAS), au sein de la Commission, dirige l'exercice de refonte de la statistique du PIB (en réponse aux Béninois) et renforce la collaboration avec les États membres à cet égard.

Cependant, « les données sur la mise en œuvre des ODD appartiennent aux pays membres eux-mêmes » et ils devront accroître leurs efforts pour investir davantage dans les statistiques en général, avertit M. Oliver Chinganya, Directeur du Centre.

L'observation de M. Chinganya est également liée aux questions concernant l'appui nécessaire aux États membres pour la mise en œuvre du programme de développement durable des Nations Unies à l'horizon 2030 et de l'Agenda 2063 de l'UA.

Dans cette optique, le Directeur de la Division de la macroéconomie et de la gouvernance de la CEA, M. Adam Elhiraika, explique que la CEA a déjà mis au point un ensemble d'outils pratiques pour aider les gouvernements africains à aligner et suivre les progrès accomplis dans les domaines de l'Agenda 2030 et de l'Agenda 2063, mais que le lancement à l'échelle continentale de la plate-forme est reportée pour répondre aux demandes du siège des Nations Unies de réunir toutes les autres régions ensemble afin qu'elles œuvrent ensemble et créent un outil mondial.

Les délégués ont également cherché à savoir ce que la CEA et d'autres organes des Nations Unies font pour réduire les doubles emplois dans la mesure où ils soutiennent les États membres en Afrique.

En réponse, la Secrétaire exécutive adjointe, Mme Biha, reconnaît le chevauchement qui existe dans le transfert d'aide au développement envers les États membres, mais le place dans le contexte des besoins énormes des pays et des demandes adressées aux partenaires du développement.

Elle ajoute que la réforme en cours du Secrétaire général des Nations Unies s'attaque déjà au problème du chevauchement des appuis du système des Nations Unies au niveau des pays, en cloisonnant et en coordonnant étroitement les appuis.

Elle ajoute qu'une stratégie de coordination de l'invention des organes régionaux des Nations Unies est en cours d'élaboration.

Les délégués ont également examiné la pertinence et l'efficacité des structures de gouvernance de la CEA, telles que la Conférence des ministres et le Comité intergouvernemental d'experts sous-régional, et ont également examiné le programme, le budget et les produits de la Commission entre 2018 et 2020.

Au cours de la session, les États membres africains ont été instamment priés de payer leurs arriérés pour le fonctionnement de l'Institut africain des Nations Unies pour le développement économique et la planification (IDEP), supervisé par la CEA.

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