Alors que la vague de répression contre la presse qui ose couvrir les importantes manifestations contre le régime soudanais se poursuit, Reporters sans frontières (RSF) demande à l'ONU d'intervenir pour libérer le rédacteur en chef d'un grand quotidien indépendant en détention depuis plus d'un mois.
Osmane Mirghani, rédacteur en chef d'Al-Tayar, paye sans doute ses critiques contre l'état d'urgence instauré pour un an par le président soudanais Omar el Béchir le 22 février dernier. Interrogée le jour même par la chaîne anglo-qatarie Sky News Arabia pour commenter cette actualité, le journaliste avait estimé que cette mesure, loin de calmer la rue, allait "déclencher une nouvelle vague de manifestations" dans son pays en proie à un soulèvement contre le régime depuis plus de trois mois. Arrêté quelques heures plus tard à son bureau par les services de renseignements soudanais (NISS), il n'a pour l'instant jamais eu accès à un avocat et sa famille, contactée par RSF, n'a pu le voir qu'une seule fois. Aucune charge n'a officiellement été retenue contre lui.
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