Marrakech, Maroc — Les pays africains doivent accélérer le développement de leurs économies s'ils veulent atteindre les Objectifs de développement durable d'ici 2030, indique la Commission économique pour l'Afrique (CEA) dans son rapport annuel.
Les Objectifs de développement durable peuvent être réalisés grâce à la mise en œuvre de réformes macroéconomiques complètes pour renforcer la résilience, augmenter la croissance potentielle et améliorer l'intégration, dit le Rapport économique sur l'Afrique (ERA), publié aujourd'hui, à Marrakech, au Maroc.
Selon le rapport, pour accélérer la croissance et atteindre les deux chiffres d'ici 2030, l'Afrique doit augmenter les investissements de 25% de son PIB actuel - beaucoup moins que les 32% de l'Asie de l'Est et les 30 à 35% du Pacifique, et améliorer sensiblement sa productivité. « Les moteurs nationaux comprennent des investissements soutenus dans les infrastructures et une forte consommation privée, ainsi qu'une production de pétrole plus élevée (à partir de nouveaux champs) et des conditions météorologiques favorables ».
Le Produit intérieur brut (PIB) du continent devrait passer de 3,2% en 2018 à 3,4% cette année et à 3,7% en 2020 en raison de la hausse de la consommation privée, de l'investissement public croissant et soutenu, de la hausse des prix des exploration et production de pétrole et des conditions météorologiques favorables, dit le rapport.
« Cependant, la plupart des économies africaines font face à des risques de perte de croissance liés au resserrement de la politique monétaire et aux nouvelles politiques protectionnistes des économies avancées ; les chocs liés aux conditions météorologiques, en particulier dans les économies dépendant de l'agriculture ; les menaces de terrorisme et de conflit ; l'instabilité politique et le risque élevé de surendettement dans certains pays », informe ledit rapport.
Le rapport, dans une section sur les récents développements économiques et sociaux, indique que les progrès de l'Afrique en matière de réduction de la pauvreté restent stables, même s'ils sont lents, car la réduction de la pauvreté n'a pas suivi la croissance démographique.
« Alors même que le taux de pauvreté diminue, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue est resté autour de 390 millions », ajoutant que les femmes représentent un pourcentage proportionnellement plus élevé de travailleurs pauvres vu que l'écart hommes-femmes en Afrique est toujours en faveur des hommes.
En ce qui concerne la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), le rapport indique que les réformes qu'elle créera contribueront à réduire les effets négatifs des chocs externes sur les pays africains, à améliorer les performances commerciales et à faciliter leur intégration dans les chaînes de valeur mondiales.
L'édition 2019 du Rapport économique sur l'Afrique, dont le thème, « Une politique budgétaire pour financer le développement durable en Afrique », examine les réformes institutionnelles et politiques susceptibles de permettre aux pays africains de maximiser la mobilisation des ressources publiques nationales aux fins du financement du programme de développement national, en mettant l'accent sur le rôle de la politique fiscale. Le rapport identifie plusieurs mesures rapides et efficaces dans la recherche par l'Afrique d'un espace budgétaire supplémentaire pour financer la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) et les aspirations de l'Agenda 2063.