En Centrafrique, de nombreuses villes ont vu éclater de très violents affrontements : Bambari, Alindao, Batangafo. Des violences souvent issues de manipulations poussant les communautés à s'affronter. Obo est sans doute l'une des seules villes épargnées du pays. Mais si le centre-ville est calme, de nombreux actes de violence ont lieu en périphérie de la ville. Une quinzaine de meurtres rien que pour le mois de février. Des actes qui semblent toucher les communautés à tour de rôle. Si bien que beaucoup craignent une escalade. Une crainte partagée par les leaders religieux qui mènent des actions pour l'apaisement et appellent au calme et à la retenue.
L'Église et la maison de l'abbé sont situées un peu à l'écart du centre-ville. Ici, beaucoup de verdure et un calme apaisant. L'abbé Yamouzoungou explique qu'il ressent un ras-le-bol général à Obo : « On se rend compte que ce soit du côté chrétien ou côté musulman, les gens en ont marre. Et il suffirait peut-être d'une petite étincelle pour que tout s'embrase, mais par la grâce de Dieu je ne sais pas moi-même, mais jusqu'ici on a réussi à endiguer cette crise. Je dis à mes fidèles de rester calmes et de chercher beaucoup plus à conserver la cohésion que d'autres préfectures n'ont pas. »
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