Addis-Abeba — Un service commémoratif a été organisé ce mercredi, à Addis-Abeba, en l'honneur des 33 membres du personnel des Nations Unies et d'Organisations non gouvernementales qui ont perdu la vie dans le crash de la compagnie Ethiopian Airlines, le mois dernier et qui a tué 157 personnes à bord.
Des familles, des membres du personnel de la compagnie aérienne, des représentants des gouvernements, des diplomates et d'autres personnes se sont joints au personnel de l'ONU et des Organisations non gouvernementales pour pleurer la perte de leurs collègues et honorer leur dévouement au travail au service de l'Afrique et du monde.
On apercevait des bouquets de roses blanches, jaunes et rouges partout dans le Centre de conférences de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), où le mémorial se tenait exactement un mois après le crash tragique de ET302.
Des prières ont été faites par les chefs religieux du Conseil interreligieux d'Éthiopie au début du service, avec une minute de silence également observée.
De minces tiges simples de roses blanches et jaunes ont été placées près de leurs photos par des amis et des membres de la famille présents.
Le témoignage le plus émouvant de la cérémonie qui a vu presque tout le monde pleurer dans la cérémonie commémorative a été le témoignage d'Annabella Tayob, épouse du Mozambicain Marcelino Tayob, décédé dans l'accident.
« C'est la danse qui nous a unis. Marcelino, tu étais un danseur formidable et j'ai passé de très bons moments à danser avec toi pendant 35 ans », déclare la veuve du défunt, Conseiller principal de l'Union internationale des télécommunications.
« Maintenant, ma danse du chagrin va à toutes les autres personnes qui ont perdu leurs proches dans le crash de l'avion et qui n'ont jamais eu la chance de se dire au revoir ».
La Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, dit que les 33 (21 personnes des Nations Unies et 12 des ONG) provenaient de 11 institutions des Nations Unies, de 12 ONG et étaient originaires de 17 pays.
« Ils avaient tous une chose en commun : un esprit de service pour les peuples de l'Afrique et du monde et pour faire une différence dans la vie des personnes que nous servons. Il est vraiment tragique que quiconque périsse en exerçant un métier aussi important et essentiel », indique-t-elle.
« Nous nous réunissons aujourd'hui pour honorer leur mémoire et rendre hommage à leur service, à leur courage et à leurs sacrifices. Alors que nous pleurons nos collègues disparus, maintenons leur esprit de service et unissons-nous de manière solidaire en tant qu'ONU, résolus à mieux servir l'Afrique et pour le plus grand bien de l'humanité ».
L'Ambassadeur Mahlet Hailu, Ministre permanent des affaires étrangères de l'Éthiopie, présenté « les plus sincères condoléances et le plus grand réconfort » de son Gouvernement aux familles, aux amis et aux collègues des défunts.
« Le tragique accident est l'un des moments les plus sombres de l'aviation éthiopienne », informe-t-elle, ajoutant que l'Éthiopie est reconnaissante pour tout le soutien et la sympathie exprimés de loin après le crash.
Le Vice-président d'Ethiopien Airlines chargé du service clientèle, Michael Yared, a déclaré que les résultats de l'enquête en cours sur l'accident devraient être publiés dans les six prochains mois, ajoutant que des paiements d'assurance étaient en cours.
« J'adresse mes sincères condoléances aux proches des défunts », dit-il.
L'Ambassadeur Kwesi Quartey, Vice-président de la Commission de l'Union africaine ; un représentant du Conseil norvégien pour les réfugiés et le Syndicat du personnel des Nations Unies ont également pris la parole.
En conclusion, le Représentant résident des Nations Unies et Coordinateur humanitaire en Éthiopie, Aeneas Chuma, a réconforté les familles et les collègues en déclarant que l'ONU partage « votre douleur, votre agonie, votre choc et votre stupéfaction face au drame d'il y a exactement un mois ».
Citant le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, qui a déclaré que les victimes de l'accident étaient un miroir des Nations Unies, dit M. Chuma. « Elles représentaient vraiment ce que sont les Nations Unies et étaient ce qu'il y a de mieux ».
C'était un privilège, dit-il, d'avoir connu et travaillé avec eux, ajoutant qu'ils ne seront jamais oubliés.