En 1946, des députés africains sont en offensive au Palais Bourbon, siège de l'Assemblée nationale française, à Paris. Elus à la Constituante de la IVe République française en 1945, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, ces députés attaquent sans tarder la pièce maîtresse du Code de l'indigénat : le travail forcé.
Promu dans la colonie de l'Algérie, étendu plus tard dans tous les territoires de l'empire français, le Code de l'indigénat était une législation d'exception qui permettait aux gestionnaires de la IIIe République « civilisatrice » d'appliquer la règle du double standard dans leurs colonies. Ainsi les habitants des colonies, unanimement étiquetés sous l'appellation dévalorisante (à dessein) d'indigènes ou d'autochtones, étaient sous le joug des lois spéciales quand les Allogènes ( ce qui ne se disait pas), les Français venant du territoire métropolitain, jouissaient des acquis sociaux des luttes révolutionnaires françaises des deux siècles précédents.
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