Marrakech — Pour lutter contre les inégalités dans tous les secteurs en Afrique, il est nécessaire que le continent élimine les disparités en matière d'accès à la santé et aux droits sexuels et de la reproduction, ainsi que les conséquences dues au manque d'accès - grossesses non désirées, avortements à risque, décès maternels - et les violences liées au genre, y compris les mutilations génitales féminines.
Telles sont les paroles de Robert T. Chakanda, Vice-ministre de la planification et de l'économie de la Sierra Leone, lors d'une discussion sur la centralité de la dynamique des populations dans le développement durable tenue en marge du 5ème Forum régional africain pour le développement durable (ARFSD) à Marrakech.
« Nous devons également prévenir les mariages d'enfants, les mariages précoces et forcés et fournir aux jeunes, en particulier aux adolescentes, une éducation de qualité incluant une éducation sexuelle complète », dit-il aux participants.
M. Chakanda indique que le continent doit également maximiser les avantages du dividende démographique en investissant dans l'autonomisation, la santé, l'éducation et l'emploi des jeunes, ainsi qu'en créant des opportunités et un environnement favorable à l'innovation, à la créativité et à l'esprit d'entreprise pour que les jeunes accèdent aux emplois et réalisent leur plein potentiel.
Lutter contre les inégalités signifie également que l'Afrique doit donner aux jeunes les informations et les compétences leur permettant de choisir en connaissance de cause, afin de les aider à rester en bonne santé, à l'abri des IST, du VIH et des maladies non transmissibles ; et assurer la disponibilité et l'utilisation de données précises et désagrégées pour la prise de décision afin de s'assurer que personne ne soit laissé pour compte.
Pour sa part, Thoko Ruzvidzo, Directrice de la Division genre, pauvreté et politique sociale de la Commission économique pour l'Afrique, déclare dans une allocution prononcée en son nom que la dynamique de la population reste au centre du développement durable de l'Afrique, comme indiqué dans l'Agenda 2063 de l'Union africaine et l'Agenda pour le développement durable, ainsi que divers cadres de développement continentaux, régionaux et nationaux.
Elle informe que les résultats de l'examen quinquennal de la Déclaration d'Addis-Abeba sur la population et le développement (AADPD) d'octobre 2018 soulignent également le rôle crucial que l'intelligence démographique et la dynamique démographique jouent pour assurer la réalisation d'un développement socioéconomique inclusif, d'une prospérité aspirée, de la paix et du bien-être sur le continent.
« La croissance démographique qui se poursuit dans les pays africains à faibles revenus, entraînée par une fécondité élevée, rendra plus difficile l'éradication de la pauvreté et des inégalités, la lutte contre la faim et la nutrition, l'investissement dans l'éducation et la santé, et un meilleur accès aux services de base », dit-elle.
Mme Ruzvidzo ajoute que les programmes de développement sur le continent doivent être intensifiés, non seulement pour combler le manque actuel de services, mais également pour se préparer à la demande accrue liée à la croissance démographique.
« Il est évident que les succès de ces dernières années ne pourront être durables que si les gouvernements résolvent les inégalités qui nuisent aux plus pauvres et aux plus marginalisés », indique-t-elle.
« Les lois doivent être adoptées et appliquées ; des budgets doivent être alloués pour protéger les personnes touchées par la pauvreté et la discrimination, y compris les femmes, les personnes handicapées, les jeunes et les habitants des zones rurales ».
Alors que les pays africains font état des réalisations, des contraintes, des enseignements tirés et des opportunités offertes par les Examens nationaux volontaires (VNR) de 2019, l'évènement parallèle a également permis aux participants de prendre en compte les opportunités et les implications de la diversité démographique sur le continent par rapport aux Objectifs de développement durable.