Afrique de l'Ouest: Banquiers et financiers invités à se mettre à niveau pour l'atteinte d'une finance inclusive durable

24 Avril 2019

Définir le modèle idéal-type de banquiers et de financier dont le marché de l'UEMOA a besoin pour parvenir aux objectifs définis par certaines institutions comme la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) pour parvenir à une inclusion financière durable.

C'est ce à quoi les participants de la table-ronde des professionnels de l'inclusion financière sont invités pour parvenir à ouvrir à la moitié de la population active, les portes des services financiers formels.

C'était à l'ouverture officielle, ce mercredi 24 avril à Dakar, de cette rencontre de deux jours organisée par le Centre Africain d'Études Supérieures en Gestion (Cesag) autour du thème : « Renforcer les capacités pour une inclusion financière durable : quels principes, méthodes et stratégie ? ».

L'invite est d'ailleurs de la Secrétaire générale du CESAG, Mme Justine Tano Beugre qui rappelait que l'inclusion financière qui est une priorité des États de l'UEMOA vise, d'une part, à résorber le déficit d'accès et d'usage des services financiers.

Ce qui renvoie à des écarts importants à combler avec notamment un taux d'inclusion financière qui est passé de 22,2% en 2010 à 50,0% en 2017.

Un chiffre qui montre tout de même, d'après le SG du CESAG, que près de la moitié de la population active n'a pas accès aux services financiers formels.

Un déficit qui, selon elle, entrave la prise d'initiatives entrepreneuriales, la satisfaction des besoins primaires et la réalisation légitime des ambitions des jeunes, des femmes, des paysans.

%

Et d'autre part, poursuit-elle, à adopter des stratégies inclusives qui devraient permettre d'améliorer la santé financière des affaires dans un environnement de plus en plus concurrentiel.

Devant cet état de fait, Daby Pouye, Docteur en Finance pense que l'heure est venue de changer de paradigme et déconstruire les préjugés qui entourent le concept de finance inclusive.

A son avis, c'est une démarche qui passe par une mise à niveau du personnel financier chargé d'appliquer les mesures prises.

Ce qui, pour lui, devra permettre d'effacer l'idée selon laquelle la finance inclusive s'adresse aux populations les plus pauvres.

Pour M. Pouye, le défi consiste à arriver à une meilleure prise en compte des différents acteurs d'un marché « dominant » dans lequel il faut faire émerger les compétences locales.

Aujourd'hui, souligne-t-il, « il est important qu'on puisse retenir que l'inclusion financière doit consister à voir comment rendre efficace et efficient l'excellence entrepreneuriale qui existe en Afrique. Maintenant, il faut quitter l'étape « Il faut » et passer à l'action ».

Au saut qui pourrait être concluant dans des sous-secteurs comme celui de la finance islamique. Comme le stipule Mme Yaye Fatou Diagne, Coordonnatrice nationale de Programme de développement de la micro-finance islamique au Sénégal (Promise).

Selon elle, la finance islamique est une méthode efficace dans ce processus de vouloir faire de l'inclusion financière. « La finance inclusive est l'objet de la micro finance islamique qui est canevas pour l'éducation financière ».

A son avis, l'inclusion financière est le soubassement inéluctable pour une émergence. Avant d'ajouter : « pour qu'il y ait une inclusion financière, il faut que la population cible comprenne que le système financier commence d'abord par l'épargne ».

Malgré ces défis énormes auxquels font face les acteurs, l'inclusion financière semble être sur la bonne lancée pour en faire un levier de développement.

Ce qui se justifie par les statistiques de la BCEAO avancées par Mme Beugre, indiquant que les efforts consentis en termes de dispositifs d'offres de services financiers, au cours des dernières années ont produit des résultats significatifs sur le plan de l'inclusion financière depuis 2010.

La Banque Centrale renseigne que le nombre de guichets d'accès aux services financiers a progressé en passant de 8 754 à 246 024, soit une hausse de près de 3000% entre 2010 et 2017.

De même, poursuit la source, le nombre total de particuliers titulaires de comptes ouverts dans les livres de toutes les institutions financières de l'UEMOA est passé de 13,8 millions en 2010 à 55,8 millions en 2017, soit une progression de plus de 300%.

Pour rappel, conscients des enjeux déclinés plus hauts, les institutions bancaires et financières ont apporté des améliorations significatives à l'offre de services à travers des innovations en finance numérique, en microfinance et en financement de la chaine des valeurs agricoles.

Pour soutenir cette dynamique, lit-on dans un document remis à la presse, la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) met en œuvre une Stratégie régionale d'inclusion financière en vue de créer un cadre propice aux innovations en finance inclusive.

A cela s'ajoute les initiatives nationales avec les États qui soutiennent ces innovations financières à travers la mise en place de dispositifs d'inclusion tels que les fonds nationaux de finance inclusive, les stratégies nationales d'inclusion financière et d'autres programmes spéciaux visant à favoriser l'accès au financement dans des domaines spécifiques (agriculture, entrepreneuriat des jeunes etc.).

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.