La République démocratique du Congo (RDC) vient d’ouvrir une nouvelle page de son histoire politique.
Une femme vient d’être portée, pour la première fois, à la tête de l’Assemblée Nationale avec 375 voix sur 383. Il s’agit de Mme Jeanie Mabunda qui va diriger l’hémicycle pour les cinq prochaines années.
Un choix majeur dans un contexte qui est marqué par un vent de changement ou d’alternance politique qui souffle dans ce pays.
Issue du Parti du peuple pour la reconstruction démocratique (Pprd) de l’ex président Joseph Kabila, Mme Mabunda a été élue par les députés de la Coalition au pouvoir, Le Front Commun pour le Congo (Fcc) qui jouit d’une majorité confortable à l’Assemblée Nationale (plus de 300 députés sur 500).
D’ailleurs, l’opposition réunie dans la Coalition Lamuka, a tout simplement décidé de ne pas participer à l’écriture de ces pages de l’histoire politique de la RDC en boudant le vote.
Une démarche qui va dans le même sens que celle des observateurs qui dénoncent le parfum de deal entre l’ancien chef d’Etat et son successeur.
Malgré les turpitudes et autres tiraillements politiques dénoncés, cette élection de Mme Mabunda à la tête de l’Hémicycle sonne comme un pas considérable dans la promotion de la parité dans les postes électives.
Elle sonne comme la récompense d’une femme au parcours honorable après avoir occupées, avec brio, plusieurs postes ministériels et responsabilités dans le secteur privé notamment commercial et bancaire.
Mme Mabunda dégage les qualités du profil d’énarque actuellement recherché par plusieurs pays africains mus par une volonté de disposer de cadres efficaces pour espérer atteindre les objectifs de développement dans un temps court.
Ses connaissances du milieu bancaire mais aussi des questions de commerce, de genres, de protection des droits de l’enfance, entre autres, peuvent beaucoup servir dans le traitement des textes de lois qui seront soumis à l’Assemblée Nationale et dont le traitement diligent pourrait servir pour la promotion de l’autonomisation économique de la femme congolaise.
Vu son parcours professionnel riche débuté en 1988, Mme Jeanine Mabunda qui a gravi tous les échelons, allie expérience acquise dans le privé et dans le public.
Avec cette élection de la première Présidente de l’Assemblée nationale qui est un sacerdoce en RDC à cause de son caractère inédit, Jeanine Mabunda se fraye une voie qui mène logiquement vers la plus haute station du pays.
En attendant d’y arriver, cette dame que le magazine Jeune Afrique avait répertoriée, dans son numéro du 28 décembre 2014, parmi les 50 femmes africaines les plus influentes sur le continent, sera attendue sur des dossiers majeurs.
Il s’agira entre autres d’aider l’opposition à jouer pleinement son rôle dans le respect des droits, libertés.
Elle devra plaider pour la garantie par la Constitution ainsi que la loi organique portant statut de l'opposition politique.
Mais aussi veiller à ce que les questions de droits de l’homme soient respectées dans un pays qui peut s’appuyer sur ses ressources humaines pour une exploitation rationnelle de ses ressources immenses.