Afrique: Les pays riches en ressources naturelles toujours à la trappe

30 Avril 2019

Les pays dont les ressources naturelles constituent les premiers postes financiers broient du noir. Le Fonds Monétaire International (Fmi) indique que la plupart de ces pays devraient enregistrer une croissance plus lente. L'institution internationale l'a mentionné dans son Rapport intitulé « Perspectives économiques régionales de l'Afrique Sub-saharienne : Reprise dans un contexte de grande incertitude » qu'elle a présenté ce mardi 30 avril à Dakar. Un document dans lequel le Fmi table sur une hausse timide de la croissance globale du continent qui passe de 3% l'année dernière à 3,5% en 2019.

La plupart des pays africains riches en ressources naturelles devraient enregistrer une croissance plus lente en 2019.

Le Fonds monétaire international (FMI) l'a indiqué dans son Rapport titré  « Perspectives économiques régionales de l'Afrique Sub-saharienne : Reprise dans un contexte de grande incertitude ».

Un indicateur dans lequel il signale une poursuite de la reprise économique en Afrique subsaharienne, mais avec des taux de croissance qui suivent deux trajectoires distinctes.

Lors de la présentation dudit document, ce mardi 30 avril à Dakar, la représentante résidente du FMI, Mme Cemile Sancak informe que le taux de croissance global de l'Afrique Subsaharienne devrait passer de 3% en 2018 à 3,5% en 2019, et se stabiliser à un peu moins de 4% à moyen terme.

Ou, a-t-elle ajouté, 5%, si l'on exclut les deux plus grandes économies de la région, l'Afrique du Sud et le Nigéria, qui sont tous les deux producteurs de pétrole.

Mme Sancak explique que ces chiffres globaux occultent des disparités considérables en matière de perspectives de croissance entre deux groupes de pays.

« Environ la moitié des pays de la région, essentiellement des pays pauvres en ressources naturelles, devraient connaître une croissance d'au moins 5%, ainsi qu'une hausse de leur revenu par habitant plus rapide que la moyenne mondiale à moyen terme », confie-t-elle.

En revanche, a-t-elle ajouté, les autres pays, riches en ressources naturelles pour la plus grande part, devraient enregistrer une croissance plus lente.

Par ailleurs, souligne-t-elle, étant donné que ces pays, dont font partie l'Afrique du Sud et le Nigéria, abritent plus des deux tiers de la population de la région, il est important de lever les incertitudes relatives aux politiques économiques qui freinent la croissance afin que la majorité des habitants de l'Afrique subsaharienne jouissent d'un meilleur niveau de vie.

Sur cette même lancée, le chef de division études régionales, Département Afrique au FMI, M. Papa Ndiaye considère que si l'environnement externe actuel, complexe et moins favorable, se dégradait, dans les pays où la croissance demeure rapide, il faudrait continuer à reconstituer les réserves.

Partout ailleurs, ajoute-t-il, si les financements disponibles et la viabilité de la dette le permettent, il faudrait recalibrer les politiques pour soutenir la croissance.

Dans cette dynamique, le FMI a suggéré des réformes nécessaires pour mieux gérer les besoins de dépenses en faveur du développement et créer des emplois.

A cet effet, M. Ndiaye confie qu'il s'agit d'améliorer les recettes fiscales, la gestion des finances publiques et l'efficience des dépenses.

Il sera également question d'encourager davantage l'investissement privé mais surtout, accroitre la productivité, notamment en valorisant la diversification et la compétitivité des exportations.

Sur cette lancée, il sera aussi question de réduire les obstacles tarifaires et promouvoir le commerce interrégional dans ce contexte de mise en œuvre de la Zone de Libres Échanges Continentales Africaines (Zleca).

Sur ce point, le FMI est appelé à prêter une attention sur le commerce des services dans ses prochains rapports.

Mme Thiaba Camara Sy, expert-comptable, pour sa part, plaide pour une corrélation entre les investissements locaux et étrangers.

Elle invite ainsi les pays africains à repenser leur politique en matière de promotion afin d'attirer le maximum d'Investissements directs étrangers (Ide).

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