Addis-Abeba — La cinquième Semaine mondiale de la sécurité routière des Nations Unies, qui se déroulera du 6 au 12 mai, a débuté aujourd'hui avec un appel à un leadership fort dans le monde pour faire progresser la sécurité routière dans les pays et les communautés.
Un leadership fort est nécessaire aux niveaux national et local pour assurer la sécurité routière dans le monde, dit la campagne qui vise à réduire de moitié le nombre de morts et de blessés dans les accidents de la route d'ici à 2020.
Réduire de moitié le nombre de morts et de blessés dans le monde aidera les pays à atteindre les Objectifs de développement durable. La cible 3.6 de l'objectif concernant la santé du Programme de développement durable à l'horizon 2030 appelle les gouvernements à prendre de nouvelles mesures pour réduire les accidents de la route.
La Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), Vera Songwe, indique qu'il est inacceptable que le risque de décès par accident de la route en Afrique atteigne 26,6 pour 100 000 habitants, contre 17,0 en Asie du Sud-Est et 9,3 en Europe.
Les examens de performance en matière de sécurité routière, entrepris conjointement par la CEA et le secrétariat de l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la sécurité routière, révèlent l'ampleur du problème de la sécurité routière dans des pays comme l'Ouganda et le Cameroun.
L'indice de gravité des accidents en Ouganda est de 24 personnes tuées pour 100 accidents de la route. En moyenne, l'Ouganda perd 10 personnes par jour dans des accidents de la route, le niveau le plus élevé d'Afrique de l'Est. Le coût annuel global des accidents de la route est actuellement estimé à environ 1,2 milliard de dollars, soit 5% du PIB de l'Ouganda.
Au Cameroun, 16 583 accidents de la route et 1 500 décès sont enregistrés en moyenne chaque année. Le risque de mortalité sur les routes est estimé à 26,7 pour 100 000 habitants.
La situation en Ouganda et au Cameroun reflète celle de l'ensemble du continent. Les recherches de la CEA montrent que les pays africains ont de piètres résultats en matière de gestion de la sécurité routière.
« Beaucoup de nos pays ont des arrangements institutionnels, des finances et des données inadéquats pour faire face au carnage sur nos routes », informe Mme Songwe.
« Faire face à ces problèmes nécessite un leadership fort, c'est pourquoi le thème de l'édition 2019, de la Semaine de la sécurité routière des Nations Unies Un leadership pour la sécurité routière, est pertinent ».
La campagne s'inscrit dans le cadre de la Décennie d'action pour la sécurité routière 2011-2020, officiellement proclamée par l'Assemblée générale des Nations Unies en mars 2010. Son objectif est de stabiliser et de réduire le nombre de décès de la route prévus dans le monde.
La Décennie d'action vise à prévenir les accidents et les blessures liés aux accidents de la route qui selon les experts, coûteraient la vie à 1,9 million de personnes chaque année d'ici 2020.
Le plan trace les mesures à prendre pour renforcer la sécurité des routes et des véhicules ; améliorer les services d'urgence et mettre en place une gestion de la sécurité routière en général. Il appelle également à une législation et à une application renforcées en matière de vitesse.