À Addis-Abeba, la Présidente Mary Robinson parle de « justice climatique »

20 Mai 2019

Addis-Abeba — La Commission économique pour l'Afrique (CEA) a accueilli, ce lundi 20 mai 2019, Mary Robinson, ancienne Présidente de l'Irlande et Envoyée spéciale des Nations Unies sur El Niño et le climat, dans le cadre d'une séance portant sur le débat autour de la justice climatique.

Présidé par Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la CEA, le débat a porté sur le récent ouvrage de Mme Robinson - La justice climatique : Espoir, Résilience et la Lutte pour un avenir durable.

L'Envoyée spéciale déplore que « ceux qui subissent les pires effets du changement climatique en soient souvent les moins responsables », d'où la nécessité d'une justice climatique.

Elle décrit le changement climatique comme un « problème créé par l'homme qui nécessite une solution féministe », notant que certaines des forces les plus précieuses de sa lutte pour la justice climatique sont les femmes, les mères et les grands-mères au niveau local.

« Ce sont mes héros », dit-elle, « et c'est pourquoi neuf des onze histoires de cet ouvrage parlent de femmes ».

Elle indique qu'il est crucial et urgent que chacun de nous dans le monde assume sa responsabilité personnelle envers nos familles, nos communautés et nos écosystèmes. De cette façon, nous contribuerons tous à créer un « monde beaucoup plus juste qui englobe la mention "Ne laisser personne pour compte" ».

Elle manifeste son optimisme quant au fait que « le monde développé s'est réveillé » et que ça bouge.

Ce niveau d'optimisme peut différer en Afrique, où Mithika Mwenda, Directeur exécutif de l'Alliance panafricaine pour la justice climatique, affirme que les gouvernements n'accorde pas à la justice climatique la priorité qu'elle mérite.

« L'Afrique est la plus touchée et paie le plus grand tribut par le changement climatique, mais nous ne faisons pas grand chose à ce sujet. La justice climatique est en train de devenir un problème courant dans le Nord de la planète plutôt qu'en Afrique », dit M. Mwenda.

Nous avons besoin de systèmes de gouvernance solides pour faire avancer le discours et les actions sur le climat, indique-t-il, exhortant la CEA à renforcer sa collaboration avec la CUA et la BAD conformément au programme ClimDev-Afrique, mandaté par les dirigeants africains et établi pour créer une base solide pour les mesures de l'Afrique face au changement climatique.

Il souligne que l'Afrique n'a pas causé les dégâts énormes environnementaux dont souffre le monde - une chose, dont le continent peut mettre à profit son avantage, affirme Mme Songwe.

« Nous ne l'avons pas créé mais nous pouvons en tirer le meilleur parti. Une économie intelligente face au climat est une économie extrêmement rentable. C'est une économie qui créera plus d'emplois et nous laissera plus propres et meilleures », annonce Mme Songwe.

Elle encourage les jeunes à « participer et à innover », et exhorte les institutions sœurs des Nations Unies à « créer une alliance » afin de nous inciter tous à participer et à produire des résultats - par exemple, planter des arbres.

Mme Robinson a été nommée Envoyée spéciale des Nations Unies aux côtés de Macharia Kamau du Kenya en 2016 pour assurer le leadership nécessaire pour relever les défis liés au climat dans le monde.

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