Afrique de l'Ouest: La BCEAO et l'AFD s'accordent sur 2,335 milliards pour l'inclusion financière dans l'UEMOA

Poignée de main le vice-gouverneur de la BCEAO, M. Abdoulaye Diop et l'ambassadeur de France au Sénégal, M. Christophe Bigot lors de la convention de financement BCEAO-AFD, lundi 03 juin 2019 à Dakar
3 Juin 2019

La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et l’Agence française de développement (Afd) ont signé une convention de 2,335 milliards de F Cfa destinés à appuyer la mise en œuvre de la Stratégie régionale d’inclusion financière dans l’UEMOA. Cette enveloppe dont 1,967 milliard de F Cfa sera assuré par la partie française et les 367,335 millions de F Cfa par la BCEAO, est destinée à promouvoir un cadre légal, réglementaire et une supervision efficace, assainir et renforcer le secteur de la microfinance.

La stratégie régionale d’inclusion financière dans l’UEMOA, initiée par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a le vent en poupe. Elle a fini de convaincre les partenaires techniques et financiers qui se bousculent pour contribuer à la réussite de sa mise en œuvre.

22 jours après la Suisse, la France est passée à l’acte en mettant la main à la poche. C’est à cet effet que l’Agence française de développement (Afd) et la BCEAO ont signé, ce lundi 3 juin à Dakar, une convention de financement de 2,335 milliards de F Cfa.

Le Directeur général de la stabilité et de l’inclusion financière de la BCEAO, M. Ousmane Samba Mamadou informe que la manne financière, source de la présente convention, est constituée de 1,967 milliards de F Cfa au titre de la contribution de l’AFD et le reliquat, soit 367,335 millions de F Cfa, à la charge de la Banque Centrale.

Selon lui, dans le cadre de ce partenariat, il sera question d’identification et la levée des obstacles réglementaires à l’innovation financière.

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A cela, s’ajoutent le renforcement des capacités des Structures ministérielles de suivi (Sms) des Systèmes financiers décentralisés (Sfd), le recensement des SFD en difficulté, le diagnostic ainsi que l’appui à leur restructuration et à leur redressement.

Le compagnonnage BCEAO-AFD s’attèlera également à la définition d’un cadre de prévention et de résolution de crises applicables au secteur de la microfinance.

Selon lui, au terme de ce partenariat, il est attendu que les capacités des institutions et des acteurs soient améliorées et les standards soient mis en œuvre en matière d’éducation financière et de protection des consommateurs des services financiers.

Les deux parties espèrent que les pouvoirs publics et les institutions améliorent leurs connaissances des marchés (offre et demande) et adoptent des politiques nationales d’inclusion financière cohérentes.

Un partenariat qui vient à point nommé

Le vice-gouverneur de la BCEAO, M. Abdoulaye Diop estime que cet accord vient à point nommé car la Banque Centrale compte adopter une démarche participative, afin de tenir compte des avis de toutes les parties prenantes, dans le cadre de l’élaboration du nouveau cadre réglementaire.

A son avis, l’objectif de promouvoir l’émergence d’une population financièrement éduquée, et qui accède à une gamme de produits et services financiers diversifiées, adaptés à leurs besoins, et à des coûts abordables, ne saurait être atteint sans un cadre légal et un environnement favorable ainsi que les institutions financières saines et pérenne pour offrir ces services financiers.

Il rappelle ainsi l’initiative que le gouverneur Tiémoko Meyliet Koné avait personnellement prise en mettant en place un Comité technique pour la révision de la loi portant règlement des systèmes financiers décentralisés dans l’UEMOA, pour l’adapter aux évolutions du secteur, en vue d’assurer une inclusion financière durable et responsable.

A l’en croire, les aménagements proposés dans le cadre de cette révision visent principalement à reconfigurer le paysage de la microfinance, renforcer la supervision, améliorer la gouvernance des institutions et professionnaliser le secteur.

Ce qui fait dire à l’ambassadeur de France, M. Christophe Bigot, que cet appui de l’AFD va consolider la microfinance car pour répondre aux besoins des entrepreneurs individuels, il faut démocratiser l’accès au système financier.

Pour lui, c’est un levier important à la fois pour le développement social et économique de la région et qu’il faut aller au-delà des réseaux bancaires et des mobile banking pour avoir plus d’outils démocratiques et accessibles à tous qui permettent d’obtenir des crédits.

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