Presque deux mois après la chute du président Omar el-Béchir, le Soudan fête le ramadan dans une ambiance inédite. Civils et militaires putschistes sont dans un bras de fer pour savoir comment se partagera le pouvoir durant la transition. En attendant, les Soudanais du sit-in, le centre névralgique de la révolution, à Khartoum, respectent le mois saint et organisent la révolution autour de l'iftar, la rupture du jeûne.
Il est 18h15 environ. Le muezzin lance « Salaat al maghrib », la prière du soir. Après une journée sans boire ni manger, les manifestants rompent le jeûne et reprennent des forces pour une longue nuit à la gloire de la révolution, témoigne Mariam Abdallah, étudiante de 23 ans : « La journée on est fatigués. Il fait chaud et on jeûne. C'est dur de manifester. Les gens dorment sous des tentes avec des ventilateurs. Il ne se passe rien. La nuit c'est l'inverse. On vient de manger, on a de l'énergie et on redevient enthousiastes. »
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