« Si l'intégration se passe bien, l'Afrique va se développer dans la dignité et la confiance », a déclaré, lundi 10 juin en conférence de presse, le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, à la veille de l'ouverture des Assemblées annuelles 2019 de la Banque à Malabo, en Guinée équatoriale.
Le thème des Assemblées porte sur « l'intégration régionale pour la prospérité économique de l'Afrique », laquelle a pris son envol avec l'accord conclu en mars 2018 sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC), et entrera en vigueur en juillet prochain.
La ZLEC constituera la plus grande zone de libre-échange intégré du monde, avec 1,3 milliard de consommateurs et un produit intérieur brut (PIB) combiné d'environ 3,400 milliards de dollars. Selon la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (UNECA), la croissance du PIB de l'Afrique pourrait atteindre 6% par an sur un continent sans frontières.
Répondant aux questions de journalistes panafricains et internationaux, M. Adesina a affirmé
que la Banque a investi environ un milliard de dollars pour soutenir plusieurs initiatives, y compris des infrastructures transfrontalières, pour faire progresser les échanges commerciaux
entre les pays africains. Ces investissements ont été faits, pour la plupart, aux petites et
moyennes entreprises, moteur de la croissance économique.
Le ministre équato-guinéen de l'Économie, des Finances et de la Planification, Cesar Augusto Mba Abogo, qui a tenu cette conférence de presse conjointe, a mis en évidence les efforts significatifs de son pays en matière de développement économique et d'infrastructures pour aider à intégrer la région d'Afrique Centrale.
"C'est un réel privilège d'accueillir les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement. Les grandes priorités de la Banque, "High 5", sont totalement en phase avecnotre stratégie de développement jusqu'en 2025", a déclaré le ministre. Il a souligné que le réseau routier à Malabo (île de Bioko) ainsi que sur la partie continentale du pays étaient en meilleur état que sur le reste du continent.
La Guinée équatoriale a investi dans une politique de logement social et continuera à renforcer les capacités sur le plan humain par des programmes de formation, en gardant à l'esprit les défis à relever en matière de compétence.
La Guinée équatoriale a été choisie comme pays hôte des Assemblées annuelles en raison de son potentiel économique et parce que l'Afrique Centrale tirera bénéfice de l'intégration régionale, a précisé le président Adesina.
"Nous croyons que le potentiel est immense au regard du faible niveau d'intégration ", a-t-il avancé.
L'intégration régionale est l'une des cinq priorités stratégiques, "High 5s", de la Banque, et est considérée comme un point axial pour stimuler le développement économique de l'Afrique.
La Banque s'est engagée à accélérer l'intégration du continent. Au cours des cinq dernières années, la Banque a investi plus de 15 milliards de dollars américains dans les infrastructures d'énergie, de transport et de technologies de l'information et de la communication.
Parmi ces projets, figure un prêt de 93,8 millions de dollars pour la construction tant attendue du pont "Sénégambie", entre la Gambie et le Sénégal, qui entraînera une baisse de 50% des coûts du transport entre les deux pays, de santé et d'éducation améliorés pour 900.000 personnes vivant à proximité.
Lors d'un petit-déjeuner avec la presse, le président Adesina avait souligné, plus tôt dans la matinée, l'importance de l'intégration régionale en Afrique.
"Si nous réussissons notre intégration, l'Afrique sera plus compétitive et pourra créer un nombre très important d'emplois", a-t-il déclaré.
Les Assemblées annuelles de la Banque représentent une opportunité unique pour les experts, gouvernements, entreprises, représentants de la société civile, think tanks et universitaires de partager leurs points de vue sur les efforts à réaliser dans l'intégration régionale et d'échanger sur les défis majeurs,du développement en Afrique.