Le Comité de politique monétaire de la Banque Centrale des États de l'Afrique (Bceao) continue l'année 2019 dans le même tempo. Elle a décidé de maintenir inchangés ses taux directeurs.
Cette décision a sanctionné sa deuxième réunion ordinaire au titre de l'année 2019 qui s'est tenue ce mercredi 12 juin à Dakar, sous la présence du gouverneur de l'institut d'émission, M. Tiémoko Meyliet Koné.
Ainsi, cette instance a décidé de maintenir le taux d'intérêt minimum de soumission aux opérations d'appels d'offres d'injection de liquidité à 2,50% et le taux d'intérêt du guichet de prêt marginal à 4,50%.
Quant au coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l'Union, le Comité de politique monétaire le fixe à 3,0%.
Ces décisions seraient prises sur la base d'une revue des principales évolutions qui ont marqué la conjoncture économique internationale et régionale au cours de la période récente, ainsi que les facteurs de risque pouvant peser sur les perspectives à moyen terme, d'inflation et de croissance économique de l'Union.
S'il a relevé une poursuite de la progression modérée de l'activité économique internationale, malgré les incertitudes liées aux tensions commerciales et géopolitiques, le CPM a fait état de la prévision du Fonds monétaire international (Fmi) qui table sur une croissance de 3,3% en 2019, alors qu'elle était à 3,6% l'année précédente.
Une croissance économique projetée à 6,7% pour 2019 dans l'Union
Au titre de la conjoncture interne, le Comité de politique monétaire, dans un communiqué lu par M. Blehoue Toussait Damoh, Directeur de la Conjoncture Économique et des Analyses monétaires de la BCEAO, a relevé que le dynamisme de l'activité économique s'est maintenu au premier trimestre de 2019.
Selon elle, la progression du produit intérieur brut en termes réels, soutenue principalement par la vigueur de la demande interne, s'est élevée à 6,3%, en glissement annuel, après 6,4% le trimestre précédent.
Pour l'année 2019, relève-t-elle, la croissance économique est projetée par la Banque Centrale à 6,7%, contre une réalisation de 6,5% en 2018.
Au titre des finances publiques, poursuit la même source, le Comité affirme avoir relevé avec intérêt que le déficit budgétaire, base engagement, dons compris, pour l'ensemble des États est projeté à 2,9% du PIB cette année par les services officiels, après 3,7% en 2018.
A cet effet, cette instance dirigée par le gouverneur de la BCEAO, encourage vivement les États à poursuivre les efforts dans la mise en œuvre des mesures pour assurer le respect de la norme communautaire d'un déficit budgétaire à 3,0% au maximum à fin 2019.
Le Comité de politique monétaire fait savoir que la situation monétaire de l'Union à fin mars 2019 a été marquée par une stabilité de la masse monétaire, en raison d'une légère baisse des créances intérieures et d'une consolidation des réserves de change.
A l'en croire, le niveau de ces réserves assure 4,9 mois d'importations de biens et services contre 4,7 mois à fin décembre 2018.
Sur le marché monétaire, poursuit-elle, le taux d'intérêt moyen trimestriel s'est situé à 4,50% contre 3,45% le trimestre précédent. Il affirme avoir noté une détente des taux d'intérêt sur les deux premiers mois du deuxième trimestre de cette année.
Dans cette dynamique, il a noté une décélération des prix en rythme annuel au premier trimestre 2019. A l'en croire, le taux d'inflation s'est situé à 0,1%, après 0,9% un trimestre plus tôt, en liaison essentiellement avec la poursuite de la baisse des prix des produits céréaliers due à un approvisionnement « satisfaisant » des marchés.
A l'horizon de vingt-quatre mois, ajoute-t-il, le taux d'inflation, en glissement annuel, est projeté par la Banque Centrale à 1,3%, en ligne avec l'objectif de stabilité des prix poursuivi par la BCEAO.