La célébration, samedi dernier, de la journée de l'enfant africain à Nosy Be était une occasion de dénoncer la violence faite aux enfants dans cette localité où les statistiques sont particulièrement alarmantes.
Avec 303 signalements reçus par le Réseau de Protection de l'Enfant rien qu'en 2018, soit quasiment un cas par jour, la localité de Nosy Be est particulièrement concernée par la problématique de la violence à l'égard des enfants. Ce chiffre - dont les trois quarts concernent des filles - représente 30% des cas d'enfants victimes de violence, signalés dans la Région DIANA. La violence sexuelle, le mariage des enfants, et l'exploitation sexuelle figurent parmi les types de maltraitance prédominants à Nosy Be. Le choix de cette ville pour célébrer, samedi dernier, la journée de l'enfant africain (16 juin), n'a ainsi pas été anodin. C'était une occasion d'inciter à une prise de conscience collective sur ce problème. Car outre les cas signalés, de nombreux autres sont tus. Le représentant de l'UNICEF à Madagascar, Michel Saint-Lot, l'a particulièrement souligné en évoquant de multiples raisons : « La tolérance dans la société concernant la violence et l'exploitation envers les enfants, l'envie de maintenir la cohésion sociale à travers des arrangements à l'amiable, la lourdeur des procédures de justice... Peu importe la raison, le non-signalement de ces cas prive ces enfants des soins nécessaires pour leur rétablissement physique et psychologique, et les prive de leur accès à la justice », a-t-il affirmé. Faut-il rappeler qu'à Madagascar, il y a obligation légale de signaler tout cas de violence à l'égard des enfants.
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