Afrique: 15 pays vont bientôt adhérer aux conventions mondiales sur l'eau pour une coopération transfrontalière

18 Juin 2019

 Quinze Etats africains vont bientôt adhérer aux conventions internationales pour la gestion harmonisée des ressources en eau partagées. Ils vont suivre l'exemple du Sénégal et du Tchad qui, en 2018, ont été les premiers à adhérer à la Convention mondiale sur l'eau. Une nouvelle donne qui, selon la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe et l'OMVS, va renforcer la coopération transfrontière de façon concrète mais aussi assurer une stabilité dans les zones communes et mieux faire face aux facteurs de changement climatique.

 Le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Niger, le Togo et la Tunisie ont officiellement exprimé leur intérêt concernant l'adhésion à la Convention internationale sur l'eau et la Convention sur le droit relatif aux utilisations des cours d'eau internationaux à des fins autres que la navigation.

La secrétaire de la Convention sur l'eau à la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe l'a fait savoir à l'ouverture des travaux, ce mardi 18 juin au Centre International de conférence Abdou Diouf (CICAD),lorsde l'atelier de formation régionale sur la manière d'utiliser les deux conventions.

Mme Francesca Bernardini confie que ces mêmes pays ont entamé les processus nationaux d'adhésion et que d'autres du continent examinent cette possibilité.

 Cet état de fait constitue une réponse positive que l'Afrique donne à l'appel lancé par le Secrétaire Général de l'ONU, M. António Guterres, qui encourageait les pays à adhérer et à mettre en œuvre les deux Conventions.

Mme Bernardini explique que les deux conventions viennent de deux chemins différents mais parallèles et aboutissent aux mêmes normes et principes fondamentaux qui sont de droit coutumier démontrant que depuis des siècles les pays ont partagé leur eau de cette façon et donc renforce la pertinence et l'importance juridique de ces principes.

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A son avis, les conventions ont des différences dans leurs dispositions qui sont la richesse de ce paquet de deux conventions en faisant une mise en œuvre harmonisée dans un même cadre légal.

Elle juge cruciale l'adhésion de maximum de pays africains parce que les défis de l'eau dans le continent sont très forts du moment qu'il y a un besoin de disposer d'un cadre légal et institutionnel fort qui permet de les accrocher.

Elle indique que les deux conventions en question donnent les règles générales à suivre par les pays qui partagent des eaux pour qu'ils puissent en assurer une gestion durable, éviter des potentiels conflits afin d'assurer une stabilité régionale.

La secrétaire de la Convention sur l'eau à la CEE-ONU assure que l'harmonisation de ces conventions permettra un développement économique et social prévisible parce que les pays savent à quoi s'attendre de leurs ressources en eau.

A l'en croire, ce sont des règles qui permettent aussi à mieux s'adapter aux changements climatiques. Elles renforcent les institutions régionales qui donnent un pivot de stabilité.

Car, poursuit-elle, c'est un cadre normatif qui, du point de vue technique, reflète aussi ce qui est souhaité dans la gestion des ressources en eau, le suivi évaluation, l'échange d'informations pour le développement de l'objectif commun. En gros, ce dont les pays ont besoin pour pouvoir gérer au mieux leurs ressources partagées.

Un facteur de paix et de stabilité

Abondant dans le même sens, M. Hamed Diane Semega, Haut-commissaire, Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (Omvs) estime que l'enjeu des pays africains de participer à la cooperation autour des questions liées à l'eau, c'est de permettre le développement harmonieux au niveau des bassins qui sont des vecteurs essentiels de paix.

Pour lui, la promotion de la coopération est au coeur des enjeux des zones transfrontalières.

Il considère, à cet effet, que le présent atelier de Dakar est une opportunité d'approfondir les connaissances dans ce domaine et s'outiller pour que le cadre légal disponibile puisse participer à l'amélioration de la gouvernance de l'eau dans notre espace.

A l'en croire, cette condition est nécessaie pour une meilleure gestion de la resource en eau.

M. Semega considère que cette conclave de deux jour est une réponse demandée par les Etats pour plus de connaissances et pour une collaboration mieux affirmée avec les deux conventions qui cernent les enjeux soulignés.

Pour les autorités de l'OMVS, si leur organisation a pu assurer la stabilité et la paix dans leur zone transfrontalière, elle le doit à son socle juridique, mais ausi à la vision des pairs qui l'ont créé.

C'est ainsi qu'elles s'engagent à porter la voix de la CEE-ONU pour aider à la promotion des deux conventions afin que tous les Etats membres les signent.

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