Le Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) estime que chaque opportunité doit être utile lorsqu’il s’agit de mener des actions dans le but d’éradiquer les mutilations génitales féminines.
M. Dereje Wordofa l’a fait savoir lors du point de presse qu’il a animé, le lundi 17 juin 2019 à Dakar, en marge du 1er Sommet africain sur les mutilations génitales féminines et le mariage des enfants que le Sénégal a co-organisé avec la Gambie.
Une rencontre durant laquelle, M. Wordofa, par ailleurs, Sous-Secrétaire général des Nations Unies, a défendu avec véhémence, l’élimination des pratiques néfastes et du mariage des enfants.
A son avis, des progrès notables ont été réalisés dans ce sens. Avant d’alerter : « Maintenant, il s’agit de coopération avec les parties prenantes pour réaliser l’agenda sur les objectifs de développement durable à travers une bonne approche et aussi prendre en compte les priorités des gouvernements ».
Cette conviction est motivée par la bonne impression qu’il a eue à la suite d’une visite de terrain effectuée au Poste de santé de Nimzatt à Guédiawaye, dans la banlieue dakaroise. Une descente qui a permis de tester une approche d’offre de services intégrés de santé sexuelle et reproductive en stratégie avancée impliquant les jeunes.
Le Directeur exécutif adjoint de l’Unfpa considère ainsi que mettre un terme à l’impact de ces pratiques néfastes sur la vie des jeunes filles nécessite des efforts de la part de toutes les parties prenantes mais aussi d’autres ressources additionnelles pour renforcer la lutte.
A cet effet, il a salué l’implication des autres partenaires à l’image des leaders religieux, des communautés ainsi que les jeunes et les femmes.
Dans cette dynamique, Dereje Wordofa juge utile de travailler pour l’autonomisation des femmes et des filles en confortant leur capacité à faire le choix elles-mêmes sur le nombre d’enfants souhaités.
A Nairobi, accélérer les efforts sur la base des résultats entrepris durant les 25 années passées
Le Sous-Secrétaire général des Nations Unies a également profité de son face-à-face avec la presse pour sonner la mobilisation en vue de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD25) qui va commémorer ses 25 ans, du 12 au 14 novembre prochain à Nairobi sous le thème « accélérer les promesses ».
Il a rappelé l’importance de ces prochaines assises de la capitale Kényane du moment que l’heure sera à l’évaluation et la réorientation du plan d’action qui a été signé par plus de 170 Etats membres à travers le monde.
A son avis, pendant les 25 années passées, il a été enregistré beaucoup de progrès pour réduire la maternité maternelle mais aussi le fait de pouvoir toucher les femmes à travers l’utilisation de méthodes contraceptives modernes.
« Il y a eu un travail remarquable lorsqu’il s’agit de mettre un terme aux mariages des jeunes filles et aux mutilations génitales féminines. L’objectif maintenant c’est de pouvoir accélérer tous ces efforts sur la base des résultats entrepris durant les 25 années passées ».
A cet effet, M. Dereje Wordofa considère que les acteurs ont besoin de beaucoup de ressources notamment celles financières mais aussi des soutiens politiques venant des États membres, des communautés religieuses, entre autres.
Et d’inviter : « Nous devons apprendre des meilleures pratiques qui ont pu donner les meilleurs résultats comme ce qui a été mis en pratique ailleurs ».
Dans cette même dynamique, il pense qu’il sera également question de voir comment aller vers des innovations afin de pouvoir accélérer et passer à l’échelle supérieure pour aller vers le résultat zéro mutilation sexuelle féminine et la réduction de la pauvreté.
Il faut rappeler qu’au Kenya, la conférence qui se tiendra à Nairobi, du 12 au 14 novembre, va réunir des parlementaires, des religieux, le secteur privé ainsi que les bailleurs afin de pouvoir discuter de leurs engagements sur ce qu’ils peuvent apporter concrètement pour aider à accélérer l’autonomisation des femmes et des jeunes filles à travers le monde.
Pour M. Wordofa, il faut que cette dynamique soit menée de façon universelle en rassemblant tous les efforts afin de pouvoir aller vers une couverture universelle dans la santé de la reproduction qui est un de nos piliers.
« Lorsqu’on parle d’aspect universalité, personne ne doit être laissé pour compte que ce soient les gens qui sont dans les zones rurales ou dans les zones les plus éloignées. Ceci est possible et cela nécessite juste des efforts de la part des parties prenantes ».