Les villages de Sagho et Toékodogo dans le Nord du Burkina ont été la cible d'attaques meurtrières le 22 juin dernier, laissant sur le carreau une quinzaine de cadavres. Peu avant, soit le 18 juin dernier, 17 autres personnes avaient été tuées à Béléhédé toujours dans le Nord du Burkina.
Et tenez-vous bien, en plein jour. Le message envoyé par les terroristes est clair et il pourrait être le suivant : les terroristes sont désormais maîtres des lieux au point qu'ils n'ont plus besoin de la pénombre pour sévir. L'état d'urgence décrété représente, pour eux, une source de motivation supplémentaire. Bref, pour un véritable pied de nez à l'état d'urgence et à l'opération « Doofu » en cours, c'en est un. Véritablement, les populations sont devenues orphelines. Et seul Dieu sait si elles ne vont pas longtemps encore porter leur croix. En effet, l'on a parfois l'impression que l'Etat est en panne d'idées et de stratégies idoines pour faire face au péril au point qu'il ne se soucie même plus de l'efficacité des mesures qu'il prend. L'essentiel pour lui est de les prendre, le reste on verra. C'est le cas de ce fameux état d'urgence. L'on a des raisons objectives, en effet, de douter de son efficacité. En tout cas, il est loin de constituer un élément dissuasif pour les terroristes. Car, dans pratiquement toutes les régions qui sont concernées par cette mesure sécuritaire exceptionnelle, les terroristes se sont déjà signalés de la pire des manières.
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