Les pays de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) sont exhortés dès maintenant à unir leurs efforts en collaborant sous les formes de partenariat entre les secteurs public et privé ou la coordination de leurs différentes politiques.
L'invite est du directeur général du Centre africain d'études supérieures en gestion (Cesag) qui l'a exprimé à l'ouverture officielle, ce jeudi 27 juin à Dakar, à une table ronde de deux jours consacrée à la couverture sanitaire maladie.
Cette rencontre qui vise à permettre aux participants de plancher sur la place d'une main d'œuvre capable de mener vers une couverture sanitaire maladie adéquate, convoque la réflexion autour du thème : « Renforcer les capacités pour une couverture sanitaire universelle : Quels principes, méthodes et stratégie ? ».
La Banque Mondiale définit la couverture universelle comme une circonstance où tous les individus, au moment où ils en ont besoin, ont accès à des soins adaptés et d'un coût abordable, qu'il s'agisse de la promotion de la santé, de la prévention, du traitement ou de la réadaptation. Elle suppose donc un accès équitable et une protection contre le risque financier.
La Couverture Sanitaire Universelle est une composante essentielle du développement durable et de la lutte contre la pauvreté, et un élément clé de tout effort de réduction des inégalités sociales. Elle témoigne de l'engagement des pouvoirs publics à améliorer le bien-être des tous les citoyens.
Cette invite de M. Bayala est faite dans un contexte où, en Afrique de l'Ouest, par exemple, cet engagement a poussé les gouvernements à définir une stratégie d'extension de la couverture maladie à travers la politique de la Couverture Sanitaire Universelle (Csu).
Le directeur général du CESAG informe ainsi que l'objectif de la présente table-ronde est de permettre aux professionnels de la santé de plancher sur la question du renforcement des capacités (développement des savoirs, savoir-faire et savoir-être), sa place et son rôle dans la Couverture santé universelle (Csu).
Le Pr Balibé Serge Auguste Bayala précise que, de façon spécifique, cette rencontre de deux jours permettra d'identifier les besoins en renforcement des capacités en CSU non comblés par les dispositifs actuels de renforcement des capacités.
A cela, il y ajoute l'identification des démarches et méthodes de renforcement des capacités efficaces en santé.
Les professionnels de la santé qui y prennent part auront également à proposer une stratégie pouvant améliorer la synergie et la collaboration entre les dispositifs de renforcement des capacités en santé.
Dans la même veine, ils seront amenés à proposer une stratégie de renforcement continu des capacités répondant aux besoins en matière de Couverture sanitaire universelle.
M. Bayala indique que c'est dans ce cadre que le CESAG, s'appuyant sur sa longue expérience de formation en Économie de la santé et en Gestion des services de santé, a mis en place un projet de renforcement des capacités en santé.
Il précise que ce projet s'inscrit pleinement dans la priorité proclamée de la CMU (Objectif de Développement Durable : ODD 3.8) qui est une réponse politique à l'exigence croissante d'accès aux soins.
Car, fait-il remarquer, répondre aux attentes de la population est plus compliqué que de remplir une liste d'indicateurs pour un bailleur.
Pour rappel, à travers l'ODD 3.8, les gouvernements se sont engagés à : « Faire en sorte que chacun bénéficie d'une Couverture Sanitaire Universelle, comprenant une protection contre les risques financiers et donnant accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et d'un coût abordable ».
Un objectif composé de deux indicateurs dont celui portant sur la couverture des services de santé essentiels et l'indicateur axé sur la proportion de la population d'un pays ayant des dépenses catastrophiques en santé, lesquelles sont définies comme d'importantes dépenses du ménage par rapport à sa consommation totale ou à son revenu global.
Un ensemble d'éléments qui lui font dire que pour atteindre les objectifs de Couverture sanitaire universelle qu'il est nécessaire de disposer d'hommes et de femmes hautement formés et qualifiés dans le domaine de santé mais surtout, il demeure indispensable de permettre et/ou d'assurer continuellement le renforcement de capacités des professionnels de santé.
Sur cette lancée, la représentante résidente de l'Organisation mondiale de la santé (Oms) au Sénégal, Mme Lucile Niava Imboua a magnifié l'exemple sénégalais en matière de couverture maladie universelle.