Yaoundé — Une retraite visant à mesurer les enjeux de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour la République du Tchad et à jeter les bases de la stratégie nationale pour en tirer parti a pris fin ce week-end à Mara, au Tchad, avec des experts de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), apaisant les craintes autour de la participation du pays au marché commun continental.
Lors de la retraite, organisée conjointement par le Comité de négociation national de la ZLECAf du Tchad et le Bureau sous-régional de la CEA pour l'Afrique centrale, réunissant des représentants de l'État et des membres du secteur privé, les principales préoccupations soulevées étaient le niveau de préparation du Tchad à se mesurer aux géants industriels africains et le sort des recettes douanières nationales.
Les experts de la CEA, Adama Coulibaly et Simon Yannick Fouda, ont rapidement rassuré leurs interlocuteurs tchadiens, en se référant aux recommandations d'une récente réunion des parties prenantes sous-régionales à Douala, au Cameroun, qui relevaient les points clés pour une stratégie ZLECAf en Afrique centrale pour atténuer les effets de la concurrence, ainsi les défis à court terme que les pays peuvent rencontrer en matière de recettes douanières.
Selon le chef des Initiatives sous-régionales du Bureau pour l'Afrique centrale de la CEA, Adama Coulibaly, le Plan directeur de l'industrialisation et la diversification économique (PDIDE) du Tchad, élaboré avec le soutien de la CEA, constituerait une partie de la solution permettant au pays de se lancer dans la ZLECAf.
Le futur schéma directeur met l'accent sur l'approvisionnement en énergie, l'agro-industrie (en particulier la viande et le cuir), les projets structurants et l'économie numérique.
Les participants ont recommandé la cohérence entre la stratégie du Tchad pour la ZLECAf et toutes les autres stratégies de développement, y compris le PDIDE, une question sur laquelle a insisté M. Ahmat Mahamat Bachir, Ministre des mines, du Développement industriel, Commercial et de la Promotion du secteur Privé.
« Cette coordination est nécessaire aussi bien au niveau de l'aide des partenaires techniques et financiers mais aussi au niveau du Gouvernement avec l'alignement les programmes internationaux et sous régionaux aux plans de développement nationaux.», a déclaré le ministre Bachir.
Les participants ont invité le gouvernement tchadien à saisir l'opportunité de l'avènement de la ZLECAf pour renforcer rapidement ses institutions de normalisation et de mesures, améliorer ses statistiques officielles et faire bénéficier le Comité national de négociation de la ZLECAf des ressources nécessaires pour lui permettre d'élaborer une stratégie nationale solide pour le marché commun.
Ils ont exhorté le Comité de national de négociation de la ZLECAf à recruter des experts des services des douanes afin de finaliser véritablement la nomenclature des produits tchadiens ouverts au libre-échange.
Les parties prenantes ont également demandé à la CEA d'effectuer une analyse SWOT (forces - faiblesses - possibilités - menaces) de l'économie tchadienne, en établissant les liens nécessaires avec son cadre macroéconomique, sa structure de production et ses flux commerciaux; de proposer des mesures précises visant à atténuer les risques inhérents à l'accord commercial continental et indiquer les pistes que pourrait emprunter le Tchad pour financer sa participation.
Adama Coulibaly de la CEA a assuré les dirigeants gouvernementaux et du secteur privé, de la détermination et de la volonté de la Commission à accompagner le Tchad dans le processus de mise en œuvre de la ZLECAf.
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