Yaounde, le 4 juillet 2019 (CEA) – Le Ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique du Cameroun, M. Gabriel Dodo Ndoke, vient de sollicité l’appui du Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) dans la mise à jour du Plan directeur pour le développement industriel du Cameroun (PDI) et la coordination de la contribution d’une ligue de partenaires au développement à la mise en œuvre de sa prochaine phase.
Le PDI est considéré comme un commutateur pour le développement durable du Cameroun, en particulier avec l’avènement de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui nécessite une transformation des systèmes de production en faveur du secteur industriel de tout pays qui souhaite en tirer des avantages substantiels. Cela contribuerait à accroître la part des échanges de produits intermédiaires et manufacturés.
Lors d’une réunion avec une équipe d’experts du Bureau de la CEA en Afrique centrale dirigée par le directeur Antonio Pedro, une vaste gamme d’actions à entreprendre pour réviser le plan directeur d’industrialisation de deuxième génération du Cameroun ont été explorées.
Le ministre Dodo Ndoke a déclaré que, même si le PDI, élaboré en 2016 et présenté au public en mars 2017, devrait rester le document fondamental qui guidera l’industrialisation du Cameroun, il est nécessaire, à ce stade, de l’affiner et de le rendre plus actuel, plus dynamique et plus réactif face aux nouvelles opportunités, y compris la ZLECAf.
Il a souligné que l’assistance du BSR-AC dans la coordination de cet exercice était justifié, étant donné les réseaux du Bureau en Afrique et au-delà, ses compétences en matière de diversification économique et de processus d’industrialisation ainsi que pour la coordination du travail des partenaires au développement. Les parties ont convenu qu’il était essentiel pour le succès du processus d’examen et de sa mise en œuvre, de faire appel à l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et à la Banque africaine de développement (BAD), en particulier.
M. Antonio Pedro de la CEA était optimiste quant à la confiance vouée à l’œuvre de la CEA, et a indiqué que celle-ci entretient des partenariats stratégiques avec l’ONUDI et la BAD aux niveaux opérationnel et de leadership. Il a ajouté que la présence physique à Yaoundé des Bureaux sous-régionaux de la CEA et de la BAD pour l’Afrique centrale (dès juillet 2019) devrait à coup sûr faciliterait les consultations.
«La coordination entre les ministères clés pour examiner et rendre opérationnel le PDI est également cruciale, car une politique et une stratégie industrielles doivent fédérer les efforts de plusieurs organismes gouvernementaux, pour en assurer le succès», a déclaré Antonio Pedro à un ministre attentif, Dodo Ndoke. « Il s’agit aussi des travaux en cours pour la formulation de la stratégie nationale du Cameroun pour la ZLECAf », a-t-il ajouté.
Les parties ont convenu qu’il était essentiel d’élaborer et de mettre en œuvre un plan directeur qui tienne compte des chaînes de valeur régionales en l’Afrique centrale. Un tel plan devrait par conséquent être en harmonie, par exemple, avec le Programme économique régional de la CEMAC (PER CEMAC) qui, comme par hasard, fera l’objet d’un processus d’examen régional à Douala (Cameroun) les 5 et 6 juillet 2019.
Il a été jugé essentiel de s’attaquer aux principales difficultés telles que l’insuffisance des infrastructures et la mauvaise qualité des services pour industrialisation de la région et renforcer la compétitivité de l’Afrique centrale. Les experts de la CEA ont noté que le Cameroun était doté de ressources naturelles et humaines lui permettant de mener la sous-région sur cette voie, y compris en matière de production d’énergies renouvelables.
S’agissant d’ailleurs de ces potentialités, Antonio Pedro s’est réjoui en ces termes : «La découverte récemment annoncée de plus de 300 nouvelles occurrences minérales dans le pays (dont le cobalt, le nickel et le manganèse), le plus important depuis l’indépendance, place le Cameroun en bonne position pour rejoindre la RDC, le plus grand producteur au monde du cobalt, dans le développement d’une batterie régionale rentable et d’une chaîne de valeur de l’automobile électrique ».
Il a indiqué que le marché mondial des véhicules électriques devrait passer de 2 millions de véhicules à 160 millions de véhicules par an d’ici 2050, un facteur à prendre en compte par le PD. Lomié, dans la région de l’Est du Cameroun, possède l’un des plus importants, sinon le plus important gisement de cobalt latéritique au monde.
La place privilégiée de l’économie numérique, ses processus de transformation et son architecture pour la réussite de la stratégie globale d’industrialisation du Cameroun était également au centre des discussions avec le ministre de l’Industrie et son équipe, composée du Secrétaire Général, M. Fru Jonathan et du Directeur de l’Industrie, M. Ntakeu Bruno Armel.
Sur toutes ces questions, la délégation de la CEA, avec M. Adama Coulibaly, chef des Initiatives sous-régionales pour l’Afrique centrale et Mme Mama Keita, chef de la Section de la diversification économique du BSR-AC, a souligné la nécessité de partager les expériences avec d’autres Pays africains, y compris l’Éthiopie, qui ont réalisé des progrès considérables en matière de développement industriel.
Le gouvernement du Cameroun estime que son PDI est indispensable pour atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure d’ici 2035. Selon le ministre, le plan est en cours de révision dans le contexte de trois objectifs urgents pour le pays, à savoir : accélérer le rythme de la croissance économique, reprendre le leadership du Cameroun dans le secteur industriel et protéger le pays des chocs structurels ou systémiques, grâce à une plus grande diversification de l’économie.
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