Selon Chinganya, l'ODD 8 joue un rôle crucial dans les efforts visant à réaliser l'Agenda 2030

19 Juillet 2019

New York — L'Objectif de développement durable 8, un objectif multidimensionnel au cœur du programme d'action mondial à l'horizon 2030, est mis à l'honneur lors du Forum politique de haut niveau sur le développement durable (HLPF) qui se déroule actuellement à New York

Oliver Chinganya, Directeur du Centre africain pour la statistique de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), déclare lors d'une manifestation parallèle du Groupe des travailleurs et des syndicats, que le succès de l'ODD8 peut non seulement réaliser un certain nombre d'ODD, mais aussi promouvoir un développement inclusif et durable et apporter une contribution concrète à une vie et un bien-être meilleurs des populations.

L'ODD 8 vise à réaliser une croissance économique active, inclusive et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous M. Chinganya, qui est également Responsable par intérim de la Division de la technologie, du changement climatique et de la gestion des ressources naturelles à la CEA, dit qu'une croissance économique inclusive et durable peut favoriser les progrès et générer les moyens de mettre en œuvre le développement durable.

Il ajoute cependant, que bien que la production de statistiques sociales et économiques en Afrique se soit améliorée au cours des 20 dernières années, de nombreux pays ne disposent toujours pas de la capacité statistique nécessaire pour collecter, gérer et rendre compte des ODD en général, en particulier des données et statistiques du marché du travail, rendant ainsi difficile le suivi des progrès.

« Même là où les données existent, la plupart des données sont obsolètes ou incomparables d'un pays à l'autre. L'absence d'enquêtes comparables est due en grande partie à des délais différents, ce qui rend difficile la mesure des tendances et la comparaison entre les nations », indique M. Chinganya.

Pour relever ces défis, dit-il, la CEA, en collaboration avec la Commission de l'Union africaine (CUA), s'emploie à améliorer les systèmes d'information sur le marché du travail des États membres dans le cadre de la création des capacités requises pour la collecte, l'analyse et la diffusion de données pour favoriser l'élaboration de politiques crédibles en Afrique.

Il existe une opportunité et une marge de renforcer les partenariats Sud-Sud en favorisant la coopération régionale en termes de renforcement des capacités statistiques, informe M. Chinganya.

En ce qui concerne l'avenir, il dit que de nouveaux potentiels pour améliorer l'emploi productif se développent en Afrique.

« Le renforcement de l'intégration régionale par le biais de la nouvelle Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) peut augmenter le PIB de l'Afrique de 1% et l'emploi total de 1,2%. Selon nos recherches, les petites et moyennes entreprises, qui représentent 80% des entreprises de la région ; les femmes, qui représentent 70% des commerçants transfrontaliers informels et les jeunes, seront en mesure de trouver de nouvelles opportunités d'emploi et figureront parmi les principaux bénéficiaires de l'Accord », révèle M. Chinganya.

La CEA estime que la ZLECA a le potentiel de stimuler le commerce intra-africain de 52,3% en supprimant les droits d'importation, voire de doubler, si les obstacles non tarifaires sont également réduits et ont un effet concomitant sur la création d'emplois.

L'Afrique ayant une population dominée par les jeunes - près de 20% de la population totale du continent est âgée de 15 à 24 ans - il faut mettre davantage l'accent sur le renforcement des compétences par le biais de l'enseignement technique et professionnel.

« Sa structure doit être alignée sur les besoins du marché du travail. Cela peut se faire en impliquant davantage le secteur privé pour une adéquation de la demande de profils de compétences. La montée en puissance des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques (STEM) à tous les niveaux d'enseignement est une nécessité », ajoute M. Chinganya.

« Les jeunes ne sont ni oisifs ni démunis à transformer leur situation socio-économique, ce sont des acteurs et des leaders clés dans de nombreuses initiatives. Il est donc essentiel de les impliquer et de les faire participer dans les processus politiques ».

Il dit que les modèles de financement pour les jeunes, tels que le Fonds de développement des entreprises kenyan (Kenya Youth Enterprise Development Fund), qui soutiennent l'esprit d'entreprise et encouragent la formalisation des PME, contribuent énormément aux perspectives d'emploi des jeunes africains.

Les réformes Doing Business visant à simplifier et rationaliser l'environnement commerciale, en particulier le cadre réglementaire, sont donc essentielles pour libérer le potentiel du secteur privé afin de créer des opportunités d'emploi.

« Nous avons beaucoup à apprendre des expériences des uns et des autres et il est impératif de travailler ensemble pour atteindre l'ODD8 », indique-t-il aux acteurs participant à la réunion.

La réunion du Forum politique de haut niveau sur le développement durable, convoquée sous les auspices du Conseil économique et social, se tient sous le thème, « Autonomiser les populations et assurer l'inclusion et l'égalité ».

Pour plus d'informations sur le HLPF, veuillez cliquer sur ce lien :

https://sustainabledevelopment.un.org/hlpf/2019

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