Appelée de tous ses vœux par les pays en développement, vantée par les pays émergents, suffisamment maîtrisée, pourrait-on dire, par les pays développés, l'industrialisation, outil de croissance économique et d'amélioration des conditions d'existence de chacun, ne va pas sans de lourds inconvénients pour la planète. On lui attribue, en effet, à juste titre, la pollution des sols, des rivières et de l'air que nous respirons. Et c'est un euphémisme de dire qu'elle porte entorse à l'environnement. Non, elle le disloque comme un choc violent déboite les ligaments d'une articulation. Les experts sont unanimes pour dire qu'à terme, l'humanité en payera le prix fort.
Pour ne prendre que le seul aspect des déchets produits chaque jour par les entreprises de transformation des matières premières. Bouteilles et sacs plastiques, couches à jeter, seringues, carcasses d'engins électroniques, sont autant de corps en fin de vie qui résistent à l'usure. Mais plus ils s'amoncèlent, plus se pose le problème de leur entreposage, et de leur traitement. Le sujet a fait la une des journaux hexagonaux, la semaine dernière, lorsqu'une demi-douzaine de pays asiatiques, débouchés de prédilection de ces déchets, a récusé à l'unisson son statut de « poubelle du monde » et décidé de renvoyer à leurs expéditeurs des conteneurs entiers remplis de détritus. Citons le gros titre révélateur du quotidien français, La Croix, daté du 5 août : « L'Asie ne veut plus de nos poubelles ».
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