Coup fatal pour le climat d'investissement à Madagascar. C'est le moins que l'on puisse dire de la décision récemment prise par le ministère en charge de l'Industrie à l'endroit de la nouvelle huilerie MPO (Madagascar Premium Oil) installée à Toamasina II. En effet, cette nouvelle société est titulaire d'une autorisation d'exploitation bel et bien signée le 03 janvier 2019 par le ministre de l'Industrie de l'époque. Puisque la procédure administrative le prévoit, cette autorisation d'exploitation a obtenu le 23 janvier de la même année un numéro auprès de la Primature. Du point de vue juridique, l'autorisation d'exploitation délivrée à MPO constitue un acte administratif créateur de droit. Selon la loi, un tel acte ne peut être retiré, ni abrogé que dans les trois mois suivant sa signature. En retirant sans aucun motif valable l'autorisation d'exploitation de la société MPO, le ministère de l'Industrie a commis un abus de pouvoir flagrant. Alors que ce ministère devrait au contraire avoir pour principale attribution de soutenir et d'inciter l'implantation des industries à Madagascar. Dans le cas de l'huilerie MPO, ce département ministériel constitue un obstacle.
Permis de construire. La société MPO a également obtenu un permis de construire signé par l'actuel ministre en charge de l'Aménagement du Territoire. Pourtant, ce même ministre a suspendu le même permis de construire, sans aucun motif valable. L'on se demande si le gouvernement n'est pas en train de favoriser un investisseur qui veut monopoliser le secteur de production d'huile à Madagascar. A rappeler que la création des nouvelles industries figure parmi les priorités du président de la République à travers l'IEM (Initiative Emergence Madagascar). Le premier ministre a mis l'accent sur cette priorité dans son programme de mise en œuvre de la Politique Générale de l'Etat qu'il a récemment présenté devant les députés à l'Assemblée nationale. Les responsables au sein de la société MPO ont déjà rencontré la Banque Mondiale la semaine dernière pour faire part de leur doléance. Ils envisagent de saisir le Centre International de Règlement de Différends et Litiges. Ce Centre a condamné l'Etat pakistanais à verser des millions de dollars à une société pour avoir retiré de manière arbitraire son permis d'exploitation.
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