La Confédération africaine de football (Caf) traverse une zone de turbulence. L’instance du football continental est entre le marteau du contentieux Zamalek contre Génération Foot et l’enclume de la présumée affaire de corruption de son président, Ahmad Ahmad. Sans oublier la sulfureuse affaire Tarek Bouchamaoui qui est presque passé inaperçu.
Le football africain traverse des moments troubles ces derniers temps avec une avalanche atterrit directement à la Confédération africaine de football (CAF).
L’instance qui supervise le ballon rond doit faire face à plusieurs « dossiers chauds » qui la mettent dans une position inconfortable.
Son président, Ahmad Ahmad est cité dans une affaire de présumée corruption ayant conduit la mise sous tutelle de la CAF par la FIFA.
Un état de fait que plusieurs observateurs jugent inconcevable du moment que la CAF est un organe continental indépendant.
M. Ahmad avait, d’ailleurs, fait l’objet d’une garde à vue de quelques heures à Paris, le 6 juin dernier, après son interpellation par l’Office anti-corruption de la police judiciaire (Oclciff).
Dans ce même ordre d’idée, Amr Fahmy, ancien secrétaire général de la CAF et auteur d’accusation de harcèlement sexuel et de corruption visant le président Ahmad, a été révoqué. Une décision qui avait été prise à la veille de la CAN 2019 en Egypte.
L’affaire Tarek Bouchamaoui en mode veilleuse
Alors que toutes les attentions se focalisaient sur les allégations de corruption visant le président Ahmad Ahmad, une autre affaire avait failli passer inaperçu. Il s’agit du cas Tarek Bouchamaoui.
Ce Tunisien avait rendu le tablier de son poste de président de la commission d’organisation des compétitions interclubs de la CAF après deux années de fonction.
Une démission que certaines indiscrétions très au fait du football africain balaient d’un revers de main. Selon eux, M. Bouchamaoui aurait été tout simplement mis à l’écart à cause d’une absence de résultat et d’un déficit d’implication dans les activités qui lui étaient conférées.
Une thèse corroborée par des faits qui ont entaché sa carrière à la CAF.
Président de la Commission Arbitrage de l’instance continentale entre 2011 et 2013, son mandat fut marqué par le scandale d’arbitrage du match aller de la Ligue des Champions Africaine entre l’Espérance de Tunis et le Tout Puissant Mazembe de la RDC, en 2012.
Sur ce point, ses détracteurs affirment que le choix des arbitres sous son mandat donna systématiquement un avantage non négligeable aux clubs tunisiens lors des compétitions continentales, n’hésitant pas à mettre sa fortune au service de ses efforts.
Par la suite, M. Bouchamaoui intégra la board de la FIFA en 2015
Cependant, l’une de nos sources confie que c’est en raison des faits le liant aux Swissleaks et de sa réputation sulfureuse d’ex proche de l’ancien président de la Tunisie, Zine Ben Ali, sa nomination (autant que celles de certains autres membres) avait créé un tollé sur le plan international.
Président de la Commission d’Organisation des Compétitions Interclubs auprès de la confédération africaine de football de 2017 à 2019, M. Bouchamaoui est accusé de ne pas parvenir à remodeler le format des deux principales compétitions de la CAF que sont la Ligue des Champions Africaine et la Coupe de la Confédération.
« Pendant son mandat, plusieurs matchs importants furent l’objet de scandale et émaillé d’incidents », nous révèle-t-on.
Une kyrielle de faits qui lui a valu sa mise à l’écart des organes dirigeants de la CAF en 2019.
Tarek Bouchamaoui a été́ remplacé par le congolais, Constant Amari mais il préserve son poste de membre au sein du bureau exécutif de la CAF.
Il faut rappeler que la Commission des compétitions interclubs constitue un outil central et potentiellement très important pour améliorer la manne financière des clubs africains et de la CAF.
Un spécialiste qui suit de près le football africain, fait savoir qu’une réforme de la Ligue des Champions Africaine et de la Coupe des Confédérations pourrait déboucher sur une renégociation des droits TV et des sponsors et ainsi enrichir davantage les clubs africains.
Or, s’est-il désolé, « en deux ans, Bouchamaoui n’aurait assisté à aucune réunion de la commission qu’il présidait ».
Certains membres de la CAF ont confié à la presse que « son départ était attendu et logique ».
En effet, précisaient-ils, « sous sa présidence, un nombre important de scandale entacha les compétitions interclubs, qui n’ont fait l’objet d’aucune modification en termes d’organisation où de projet de réforme, et ce alors que les griefs sont nombreux ».
L’un de nos interlocuteurs affirme qu’aujourd’hui, M. Bouchamaoui aurait déménagé à Dubaï avec sa famille car il serait mêlé à des affaires judiciaires en Tunisie où une alternance politique se prépare. « Son” installation” aux EAU serait une couverture pour éviter de faire face à des problèmes éventuels en Tunisie ».
En tout cas, le mis en cause est très connu dans son pays du moment que la presse le classe en tête de liste des Swissleaks tunisiens.
L’affaire Zamalek – Génération Foot en ligne de mire
En plus de ce passé lourd, l’arbitrage de la CAF est attendu sur le contentieux survenu en ligue africaine des champions opposant l’équipe égyptienne du Zamalek au club sénégalais de Génération Foot.
Une brouille qui est née d’une affaire de match décalé de 24 heures puis reprogrammé dans une autre ville.
L’équipe visiteuse accuse son hôte de bafouer les règles établies en voulant à quelques jours délocaliser le match à Alexandrie qui est à 218 km du Caire.
Une attitude qui, selon eux, viole les dispositions de la CAF sur la question
Le dossier est entre les mains de la CAF et de la FIFA. En attendant que le verdict tombe, les critiques fusent de tout bord et les instances chargées de départager ne sont pas épargnées.
Le président du Zamalek a fait une sortie au vitriol avec des menaces à peine voilées, adressées au Secrétaire général de la CAF, Mme Fatma Samoura qui est d’origine sénégalaise. Il invite Mme Samoura à faire preuve d’impartialité et de ne pas favoriser ses frères sénégalais.
L’équipe sénégalaise qui réclame une victoire sur tapis vert, quant à elle, pointe un doigt accusateur du côté de la CAF.
Ses dirigeants accusent le Ghanéen, M. Anthony Bafoué, Secrétaire général adjoint sport et développement de la CAF, de vouloir appuyer la partie égyptienne dans son « forcing ».