Lomé — La stratégie togolaise de mise en œuvre de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf) a été présentée aujourd'hui à Lomé, à la faveur d'un atelier de validation qui se tient du 17 au 18 octobre dans la capitale togolaise.
Visant à promouvoir les exportations vers le marché africain, le développement industriel et la création d'emplois, cette stratégie nationale éclaire également les enjeux de la participation du Togo aux efforts d'intégration régionale.
Le document de stratégie, dont l'élaboration a été rendue possible grâce à la contribution de plusieurs organisations, institutions et acteurs des secteurs public et privé, avec l'appui de la CEA en collaboration avec la Commission de l'Union Africaine, se base sur une évaluation de la performance commerciale du Togo et sa participation au commerce intra-africain. Il fait également état des risques liés à la ZLECAf et des potentielles mesures d'atténuation. Il identifie, par ailleurs, les secteurs des biens et services qui présentent des avantages comparatifs pour la diversification ainsi que le développement des chaînes de valeur prioritaires.
L'atelier qui a débuté aujourd'hui fait suite à une série de consultations qui ont constitué, en mars 2019, les premières étapes d'un travail de sensibilisation que le gouvernement togolais consacre à la ZLECAf, qui lui ont permis d'identifier les politiques et moyens d'approche devant être poursuivis pour entamer le processus de mise en œuvre de l'Accord, adopté le 6 décembre 2018 par le parlement togolais.
L'atelier a pour objectif de recueillir les recommandations de diverses parties prenantes autant du secteur public que privé togolais, dont le Groupe de Travail Technique sur la ZLECAf, le Comité ZLECAf, des associations patronales et des acteurs de la société civile.
Dans le document de stratégie soumis pour validation, Mr Kodjo Adedze, Ministre togolais du Commerce, de l'Industrie, du Développement du Secteur privé et de la Promotion de la consommation locale a exprimé le souhait de voir « le partenariat public/privé plus dynamique et renforcé , afin que les acteurs puissent travailler de concert pour que le Togo atteigne ses objectifs par la diversification des marchés d'exportations tout en protégeant les intérêts des producteurs locaux, des consommateurs et des exportateurs togolais des pratiques commerciales déloyales et anticoncurrentielles et des obstacles non tarifaires. »
Les consultations récentes avec le secteur privé ont, par ailleurs, permis d'identifier les produits pour lesquels le Togo dispose d'un avantage comparatif, tels que les phosphates, le coton, les boissons, les produits vivriers, du bétail et les produits de l'aviculture, ainsi que les chaînes de valeur pertinentes dans le cadre de la promotion des exportations, notamment les tubercules (manioc et igname), le maïs, le mil et le sorgho. Au sein de la ZLECAf, le Togo devra rendre plus compétitifs les produits manufacturiers comme le ciment, les boissons et envisager la transformation du phosphate.
Le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies au Togo, Mr Damien Mama rappellera a cet effet que si le Togo prépare sa stratégie elle doit le faire en tenant compte de ce que font les autres pays, y compris ses voisins de l'espace CEDEAO avant de« féliciter le Togo pour être l'un des premiers pays africains à préparer et valider une stratégie de mise en œuvre de la ZLECAf »
La stratégie togolaise de mise en œuvre de la ZLECAf cherche à se concentrer sur les secteurs identifiés dans le cadre de politiques et stratégies nationales existantes, dont le Programme National de Développement 2018-2022, la politique commerciale nationale, la stratégie nationale d'exportation, la politique industrielle nationale, la stratégie nationale de promotion des investissements et la politique nationale du tourisme.