Le Programme régional d'éducation financière de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) devrait être adopté au terme de l'Atelier régional de concertation sur le sujet qui s'est ouvert ce lundi 28 octobre à Dakar. Une rencontre qui a pour objectif de valider le projet de document du Programme régional d'éducation financière élaboré par la Banque Centrale et d'outiller ses participants pour la mise en œuvre.
Le vice-gouverneur de l'institut d'émission qui a présidé l'ouverture des travaux de cette rencontre de deux jours l'a fait savoir.
M. Norbert Toe souligne que le programme régional d'éducation financière voulu par la banque centrale et qui doit être validé lors de cet atelier, a pour but d'améliorer la qualité de vie des populations de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (Uemoa).
Selon lui, cet instrument vise à impulser la réalisation des programmes nationaux et invite les pays qui n'ont pas encore élaboré leur programme national à s'inspirer du cadre de référence qu'offre le programme régional. « J'exhorte les comités nationaux, les autorités étatiques à des actions vigoureuses pour des résultats probants ».
Pour lui, l'éducation financière est une priorité majeure pour améliorer l'inclusion financière. M. Toe estime que les individus quel que soit leur rang, âge, niveau d'instruction prennent à chaque étape de leur vie des décisions financières.
« Qu'il agit de scolariser son enfant, l'achat d'un équipement, d'investissement ou d'entreprendre dans activité génératrice de revenus des choix financiers optimaux sont indispensables ».
A son avis, ces choix semblent relativement plus aisés pour les personnes instruites, grâce à leur capacité de tirer profit des produits et services offerts par les institutions financières. Avant d'avertir sur la complexité et des difficultés qui enveloppent ces choix.
« Plusieurs études ont révélé que les populations surtout celles vulnérables, n'osent pas approcher les institutions financières parce qu'elles ne sentent pas suffisamment confiance ou ignorent leur mode de fonctionnement ».
Ce constat, souligne M. Toe, démontre que l'absence d'une éducation financière freine l'inclusion financière des populations vulnérables, plus particulièrement celle des jeunes, des femmes.
Ainsi, poursuit-il, en permettant aux populations d'améliorer leurs connaissance des produits et services financiers, en développant leur compétences sur la finance de base, en renforçant leur confiance en leurs institutions, l'éducation financière contribue à l'accès aux services financiers et à une utilisation judicieuse des services offerts.
Il fait savoir qu'à travers le monde, une cinquantaine de pays disposent de stratégie d'éducation financière, conduit soit par la banque centrale, soit par les structures pertinentes des gouvernements.
Le vice-gouverneur de la BCEAO souligne que la stratégie régionale de l'inclusion financière prévoit de renforcer l'éducation financière et la protection des services financiers.
Prévu sur deux jours, renseignent les services de la Banque Centrale, cet atelier regroupe des représentants des Comités Nationaux de Suivi de la Mise en Œuvre (Cnsmo) de la Stratégie Régionale d'Inclusion Financière provenant des pays membres de l'Union, de la Bank Al-Maghrib, des Banques, des Systèmes Financiers Décentralisés, des partenaires techniques et financiers ainsi que de la BCEAO.
Le séminaire est co-animé par des agents de la BCEAO, des experts du Ministère chargé des finances et de celui de l'éducation nationale de la Côte d'Ivoire ainsi que des représentants de l'Observatoire de la Qualité des Services Financiers du Sénégal, de la Bank Al-Maghrib et du secteur privé.
Entre autres thèmes, les experts discutent de la contribution de la technologie à l'élargissement de l'éducation financière ; de l'intégration de l'éducation financière dans le système éducatif.
Il sera aussi question de l'élaboration, le suivi et l'évaluation d'un programme d'éducation financière ; mais aussi du dispositif de suivi de la mise en œuvre du programme régional.