Afrique: La Banque Mondiale insiste sur la place de la régulation pour limiter les risques dans la FinTech

M. Tiémoko Meyliet Koné, Gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao)
30 Octobre 2019

La Banque mondiale a rappelé la primauté du rôle d'une Banque Centrale, dans la promotion des entreprises de technologie financière (FinTech), au travers de la mise en place d'une régulation stable, fiable et agile.

Le Directeur Régional pour l'Afrique Centrale et de l'Ouest de la Banque Mondiale l'a fait savoir lors de l'ouverture des travaux de la conférence que cette institution internationale coorganise avec la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (Bceao), ce mercredi 30 octobre à Dakar.

Selon Mme Elizabeth Huybens, la réglementation doit limiter les risques potentiels, pour que l'innovation soit toujours synonyme de protection de la clientèle, de sécurité des paiements, sécurité informatique et de stabilité financière.

Mais, précise-t-elle, "cette réglementation doit aussi être agile, car l'innovation ne doit pas être étouffée par les contraintes administratives ou une approche trop rigide".

Avant d'ajouter qu'une régulation stable, fiable et agile, c'est un facteur de confiance. Et que la confiance, c'est un facteur de succès pour l'innovation.

Elle estime ainsi que l'Afrique est un leader en matière d'innovation basée sur la monnaie électronique, qui transforme les économies sur l'ensemble du continent et provoque un changement radical dans l'accès aux services financiers.

A cet effet, il avance que le taux de pénétration des comptes de monnaie électronique a enregistré une augmentation remarquable entre 2014 et 2017 - la part des adultes en Afrique sub- saharienne ayant un compte de monnaie électronique a presque doublé pour atteindre 21%, et près de 10% du PIB des transactions se font via la monnaie électronique, contre seulement 7% du PIB en Asie et moins de 2% du PIB dans les autres régions.

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Dans cette dynamique, Mme Huybens assure que la Banque Mondiale croit au rôle de l'innovation, en particulier dans le secteur financier, pour mettre fin à l'extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée de façon durable.

C'est pourquoi, rappelle-t-elle, avec le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale a lancé le Programme Fintech de Bali en Avril 2019 pour aider les pays à tirer parti des avantages et des possibilités des progrès rapides de la technologie financière qui transforment la prestation des services financiers, tout en gérant les risques inhérents.

Le Directeur Régional pour l'Afrique Centrale et de l'Ouest de la Banque Mondiale considère que les nouveaux acteurs FinTech contribuent à la concurrence avec les acteurs du numérique déjà en place, et en particulier avec les initiatives des géants du web.

Pour elle, les enjeux industriels sont d'autant plus importants parce qu'il s'agit de favoriser une concurrence saine et active, largement préférable aux monopoles, même technologiques.

Elle fait remarquer que pour les banques comme pour les assurances, la révolution digitale bouscule le modèle historique de la relation clientèle.

"Les parcours clients sont de plus en plus digitalisés. Mais au-delà de la relation clientèle, réussir la mue digitale nécessite pour les établissements financiers de mener une réflexion d'ensemble, sur la gestion stratégique, pour donner une place centrale à la culture de l'innovation".

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