Lors du déferlement des eaux de pluies diluviennes dans des quartiers de Pointe-Noire et Brazzaville, certains jeunes organisent des traversées par brouettes, pousse-pousse, pirogues ou en portant les passants au dos. Les prix de "la course" varient entre 50 et 200 FCFA, selon que l'on soit dans l'une des deux villes. Cela dit, plus il y a inondation, plus ils gagnent en recettes.
Pour le commun des mortels, les inondations en saison de pluies sont à juste titre une mauvaise nouvelle du fait des dégâts matériels et parfois humains qui en découlent. Paradoxalement, elles constituent pour certains jeunes désœuvrés de plusieurs localités du pays, notamment Pointe-Noire et Brazzaville, une occasion ou jamais de se faire des poches. « Quand il pleut, nous prenons d'assaut les ponts débordés par les eaux ou simplement des zones inondées pour faire traverser les piétons d'un point à un autre par des brouettes ou des pousse-pousse dans lesquels nous mettons des chaises pour que les passagers s'assayent. Ceux qui n'ont pas ce matériel mettent les passants au dos. Et le montant à payer varie entre 200 et 300 FCFA par personne », a expliqué Christ Nguimbi, un jeune désœuvré qui dit trouver son compte grâce à cette corvée dans la ville océane. « Car lorsqu'il pleut, je ne peux pas manquer cent francs », assure-t-il.
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