Asmara — Une intégration régionale plus poussée est essentielle pour soutenir la croissance économique exceptionnelle qu'a connue l'Afrique de l'Est au cours de la dernière décennie. La création de nouvelles opportunités d'intégration régionale est le thème de la réunion annuelle de la CEA en Afrique de l'Est, qui se déroule pour la première fois à Asmara, la capitale de l'Érythrée. Environ 300 décideurs et acteurs économiques, représentant les 14 pays desservis par le bureau sous-régional, assistent à cette réunion.
Lors de la cérémonie d'ouverture, Osman Saleh, ministre des Affaires étrangères de l'État d'Érythrée, a rappelé le potentiel humain et naturel remarquable dont dispose la région de l'Afrique de l'Est, ajoutant qu' « après des décennies de conflit, il souffle dans la Corne de l'Afrique, un vent d'espoir, de solidarité, de paix et de stabilité, essentiel à l'intégration régionale. »
La 23e réunion du Comité intergouvernemental d'experts et de haut fonctionnaires est organisée en collaboration avec l'État d'Érythrée et se déroule à Asmara du 5 au 7 novembre.
Vera Songwe, la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l'Afrique, a ouvert la réunion en insistant sur l'importance de renforcer le commerce régional et de mettre en œuvre la zone de libre-échange continentale africaine : «En échangeant davantage entre nous, nous pouvons construire des économies équitables et équilibrées qui tiennent les promesses que les jeunes attendent et réaliser le rêve d'une Afrique prospère. Rien qu'en Afrique de l'Est, la mise en œuvre de l'AfCFTA pourrait générer des gains en terme de bien-être de l'ordre de 1,8 milliard de dollars et créer 2 millions de nouveaux emplois. »
L'Afrique de l'Est connait une performance économique solide - environ 6,6 % en moyenne depuis 2014 - mais reste confrontée à des défis structurels. Les changements climatiques, la crise des réfugiés ou encore les risques sanitaires sont des problèmes transnationaux qui touchent plusieurs pays de la région. La CEA estime que de tels défis régionaux exigent une réponse régionale.
« Les problèmes transfrontaliers affectant la région nécessitent une réponse transfrontalière », a déclaré Andrew Mold, directeur par intérim de la CEA en Afrique de l'Est. « Une coopération régionale renforcée est nécessaire pour rendre la croissance régionale plus durable et inclusive.»
Au cours de cette réunion de trois jours, les participants discuteront de la manière de renforcer la coopération régionale, à travers les questions socio-économique et politique, le commerce régional et la création d'emplois. Ils analyseront les performances économiques et sociales régionales et tiendront des débats sur les secteurs économiques porteurs pour la région, notamment l'énergie, le tourisme et l'économie bleue.
* Les 14 pays couverts par le bureau de la CEA pour l'Afrique de l'Est sont : Le Burundi, les Comores, la République démocratique du Congo, Djibouti, l'Erythrée, l'Ethiopie, Madagascar, le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le Soudan du Sud et la Tanzanie.