Des efforts importants ont été faits dans le cadre du projet d’intégration de l’Afrique. Toutefois beaucoup d’efforts restent à faire, surtout en ces périodes d’incertitudes mais aussi avec les différentes entraves au projet d’intégration de l’Afrique.
Les travaux de la 12ème édition du Forum Medays ont débuté ce mercredi 13 novembre, à Tanger, au Maroc, sous le thème « La crise de confiance : faire face à la subversion et aux incertitudes ». Le premier workshop de la journée a réuni autour d’une même table les anciens présidents du Nigéria et du Mali, Olusegun Obasanjo et Diocounda Traoré ainsi que d’autres participants.
Les débats très riches ont porté sur l’intégration du continent africain en perspective de l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale.
Prenant la parole, l’ancien président du Nigéria, Olusegun Obasanjo a fait l’historique de l’organisation de l’unité africaine (Oua), en retraçant les combats que les pères fondateurs ont mené sur le plan politique pour la décolonisation totale du continent africain. L’OUA atteindra toutefois ses limites en 2003. Il a fallu changer de cap selon le président Obasanjo.
La décision fut alors prise par les dirigeants africains de l’époque a-t-il rappelé de passer de l’OUA à l’Union africaine (UA). La nouvelle organisation devait corriger les erreurs du passé. Il fallait aller plus loin notamment en se fixant de nouveaux objectifs. Des objectifs plus ambitieux en matière d’intégration économique. La mise sur pied du Nouveau partenariat pour le développement économique de l’Afrique (NEPAD) permettra à cette dernière d’entrer dans l’arène internationale, avec des propositions concrètes, face à ses partenaires. Mais aujourd’hui, l’actualité, c’est l’agenda 2063 et tous les enjeux qu’il comporte ainsi que la zone de libre-échange continental. Pour ce sage de l’Afrique, même si 28 pays ont déjà signé la charte et plus de 50% des membres de l’Union africaine l’ont déployé, ce n’est pas assez. Il faut faire plus selon Olusegun Obasanjo.
Que faire de plus ?
Faire plus « pour aller plus vite et plus loin » comme le souhaite le président Obasanjo, consistera selon Diocounda Traoré en une mutualisation des forces. Il faut donc éviter d’essayer de travailler tout seul dans son coin. « Les africains oublient qu’ils sont africains » a déclaré Diocounda Traoré. Pour dire que le danger qui menace le projet d’intégration africaine, c’est de se replier sur soi-même. Cette attitude constitue selon lui la « catastrophe ». Si les intérêts individuels sont mis en avant au détriment de l’intérêt collectif semble soutenir l’ancien président du Mali, il n’y aura pas d’intégration économique ou bien le temps que l’on mettra pour y arriver sera plus long. L’intégration doit se faire maintenant surtout en cette période d’incertitudes.
Qui a intérêt à ce que l’Afrique ne s’intègre pas ?
Cette question importante a été posée lors des débats. En réalité, le constat a été fait qu’à chaque fois que l’Afrique réfléchit sur un programme et procède à sa mise en œuvre et commence à l’exécuter, un programme ayant les mêmes objectifs est mis en avant par d’autresorganisations internationales. L’exemple du Nepad avec les Objectifs du millénaire pour le développement(OMD) et aujourd’hui l’agenda 2063 de l’Union africaine doit faire face aux Objectifs de développement durable. La difficulté pour les pays africain de devoir gérer deux agendas visant pratiquement les mêmes objectifs constitue à coup sûr un facteur de blocage.