Windhoek, Namibie — - « L'économie bleue peut être un site de production économique qui, à travers son processus de chaîne de valeur, peut relier des petites, moyennes et grandes entreprises de production, favoriser ainsi la réduction de la pauvreté et des inégalités et assurer de meilleures conditions de vie aux habitants de notre région ». Telles sont les paroles prononcées aujourd'hui, par le Directeur du Bureau de la CEA pour l'Afrique australe, Said Adejumobi, à l'occasion d'un dialogue politique de haut niveau sur « L'économie bleue, le changement climatique et la durabilité de l'environnement », à Windhoek, en Namibie.
M. Adejumobi souligne que le dialogue se concentre sur les menaces et les dangers potentiels du secteur de l'économie bleue liés aux changements climatiques et défis environnementaux. « Si l'économie bleue doit servir de mécanisme viable pour alimenter notre processus d'industrialisation, il est urgent de s'attaquer aux menaces qui pèsent sur la réalisation de cet objectif », ajoute-t-il.
Adejumobi souligne également l'importance des océans qui sont au cœur de la planète, recouvrant plus des deux tiers de la surface de la Terre, hébergeant plus de 80% de la vie sur Terre, fournissant près de la moitié de l'oxygène que nous respirons et étant le plus grand puits de carbone de la planète, régulant le climat de la Terre en absorbant le dioxyde de carbone que nous produisons.
« Un rapport récent du Fonds mondial pour la nature (WWF) a estimé à 24 000 milliards de dollars la valeur des principaux actifs océaniques, ce qui est effectivement une estimation prudente ; la valeur réelle sera probablement beaucoup plus élevée car de nombreux services écosystémiques clés sont difficiles à quantifier, la valeur annuelle des biens et services étant estimée à 2 500 milliards de dollars américains », ajoute-t-il.
Adejumobi observe en outre que l'économie bleue représente le « trésor caché » de l'Afrique, qui, bien exploitée et de manière durable, peut faire la différence dans la transformation et le développement économiques de l'Afrique. « Afin de réaliser les immenses avantages de l'économie bleue, l'Objectif de développement durable (ODD) 14 engage les États membres à conserver et à utiliser de manière durable les océans, les mers et les ressources maritimes aux fins de développement », dit-il.
S'exprimant lors du même évènement, la Représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Namibie, Mme Alka Bhatia, déclare que le résultat visé d'une économie bleue est de parvenir à « améliorer le bien-être humain et l'équité sociale, tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et les pénuries écologiques. - un résultat qui est au centre des travaux du PNUD en Namibie et dans le monde ».
Mme Bhatia ajoute que la pêche namibienne constitue la troisième source de revenus et représente environ 15% du total des exportations, « environ 16 800 personnes étaient directement employées dans le secteur de la pêche selon les estimations en 2017 », informe-t-elle.
Selon Mme Bhatia, le concept de l'économie bleue éloigne les nations du modèle de développement « classique » habituel, où les océans servent à l'extraction gratuite des ressources et la mise en décharge des déchets ; « le concept nous permet d'internaliser les coûts dans les calculs économiques », souligne-t-elle.
Le dialogue politique de deux jours offre aux parties prenantes une excellente occasion de partager des idées et des opportunités, sensibiliser le public aux changements climatiques et à la gérance de l'environnement, créer de nouveaux partenariats innovants et travailler ensemble pour faire face efficacement aux changements climatiques afin de réaliser tout le potentiel de l'économie bleue.