Sous bonne escorte, l'ex-président béninois est rentré hier au bercail. Craignant pour sa sécurité, Boni Yayi a souhaité se faire accompagner par une délégation conduite par l'ancien président nigérian, Abdulsalami Abubakar. A l'époque, très mal en point, l'ancien dirigeant du Bénin avait finalement eu une autorisation de sortie du territoire pour des raisons de santé. De graves ennuis de santé qui n'étaient pas étrangers à ses démêlés avec le pouvoir en place, après qu'il s'est farouchement opposé, à l'image de bien d'autres opposants, à l'organisation des élections législatives d'avril 2019.
La suite, on la connaît : la gouvernance décriée de son successeur avait fait plonger le Bénin dans une vague de violence inouïe, plus particulièrement dans la ville natale de Yayi Boni ; ce qui avait conduit à de nombreux morts. Quant à celui qui avait présidé aux destinées du Bénin, d'avril 2006 à avril 2016, il avait dû passer une cinquantaine de jours, reclus dans sa résidence de Cadjehoun à Cotonou, face à un dispositif sécuritaire impressionnant et particulièrement répressif. Au point qu'il avait craint pour son intégrité physique. Mais tout cela relève à présent du passé, à la faveur de loi d'amnistie générale que l'actuel dirigeant a promulguée le 7 novembre dernier. C'est dans ce cadre qu'il a donné son accord pour le retour au pays, de son ancien ennemi juré ainsi que pour la libération d'une soixantaine de prisonniers politiques.
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