Le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a décidé de maintenir inchangés ses taux directeurs au terme de la dernière réunion trimestrielle de l’année 2019.
Au terme de ce conclave tenu ce mercredi 4 décembre au siège de la Banque Centrale à Dakar, le CPM a décidé de maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité à 2,50%, et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,50%.
Lors de cette même présidé par M. Tiémoko Meyliet Koné, Président de la CPM, il a été décidé que le taux de coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure fixé à 3,0%.
Un regard introspectif permet de constater que ces taux directeurs de la BCEAO sont restés constants durant toute l’année 2019.
Ce qui donne une visibilité aux investisseurs mais aussi aux banques commerciales dont le coût de la location de l’argent est encore jugé enlevé par les associations des usagers de banque.
Ce niveau des taux directeurs a été fixé sur la base d’une série d’analyses dont l’évolution de la conjoncture économique internationale qui, selon le CMP, continue d’être affectée par les incertitudes liées aux conflits commerciaux et aux tensions géopolitiques.
Cette instance fait savoir que la croissance de l’économie mondiale est attendue, selon le Fonds Monétaire International (FMI), à 3,0% en 2019, après une réalisation de 3,6% en 2018.
Pour 2020, révèle la même source, les prévisions du FMI situent la progression de l’activité mondiale à 3,4%, sous l’hypothèse d’une atténuation de ces tensions.
Sur les marchés internationaux, poursuit cette instance de l’institut d’émission, l’indice des cours des matières premières non énergétiques exportées par les pays de l’UEMOA a connu, entre juin et septembre 2019, une hausse de 2,4%, tirée essentiellement par l’augmentation des prix de l’or, de la noix de cajou et de l’uranium.
A l’en croire, cette tendance a été atténuée par le repli des prix du coton et du cacao.
Un taux de croissance de 6,6% attendu en 2019 pour l’UEMOA, comme en 2018
Dans sa même logique, le Comité de politique monétaire de la BCEAO relève qu’au titre de la conjecture interne, le dynamisme de l’activité économique dans l’Union, observé depuis le début de l’année, s’est renforcé au troisième trimestre 2019.
D’après le CPM, le taux d’accroissement du PIB, en termes réels, est ressorti à 6,6% après 6,4% le trimestre précédent.
Pour l’ensemble de l’année 2019, poursuit-il, les projections de la Banque Centrale situent le taux de croissance économique de l’Union à 6,6% comme en 2018.
Concernant l’exécution des opérations financières des États membres de l’Union, au cours des neuf premiers mois de 2019, elle a été marquée par un accroissement plus rapide des recettes budgétaires par rapport aux dépenses (18,3% contre 12,5%).
A l’en croire, cette évolution a induit une réduction du déficit global, base engagements, dons compris, qui s’est situé à 2,7% du PIB, contre 3,3% sur la même période de l’année précédente.
Au regard de ces performances, lit-on dans le communiqué finale de la séance de ce mercredi, le CPM encourage les États à poursuivre les efforts entrepris pour contenir le déficit budgétaire à 3,0% du PIB au maximum en 2019 et le maintenir en dessous de ce seuil pour les années à venir, en ligne avec les objectifs communautaires.
D’après cette instance que préside le gouverneur de la BCEAO, la situation monétaire de l’Union a été marquée, au troisième trimestre 2019, par une légère décélération de la masse monétaire, en liaison avec le ralentissement des créances intérieures.
Sur la même veine, elle ajoute que les réserves de change de l’Union se sont, pour leur part, consolidées sur une base annuelle, assurant ainsi 4,8% mois d’importations de biens et services à fin septembre 2019.
Un état de fait qui va certainement rassurer dans ce contexte marqué par un débat sur « l’appel au rapatriement des réserves de change ».
Ainsi, sur le marché monétaire, le CPM avise que le taux d’intérêt moyen trimestriel est demeuré quasi stable à 2,70% d’un trimestre à l’autre.
Un taux d’inflation projeté à 1,6% à l’horizon de 24 mois
Abordant la situation de l’inflation dans l’Union, le communiqué ayant sanctionné cette dernière réunion annuelle du Comité de Politique Monétaire, souligne que le CPM a relevé que le niveau général des prix à la consommation a baissé durant le troisième trimestre 2019. Selon la même source, le taux d’inflation est ressorti à -0,7% un trimestre plus tôt.
A l’en croire, cette situation est liée à la poursuite de la baisse des prix des produits alimentaires dans la plupart des pays de l’Union, en particulier les prix des céréales locales.
Néanmoins, poursuit la même source, à l’horizon de vingt-quatre mois, le taux d’inflation est projeté, par la Banque Centrale, à 1,6%, en ligne avec l’objectif de stabilité des prix poursuivi par la BCEAO.