Mahé — Les Seychelles, une petite nation insulaire qui lutte contre le changement climatique sous tous les angles, accueille la deuxième retraite annuelle des Représentants permanents africains basés à Addis-Abeba et la Commission économique pour l'Afrique (CEA).
La retraite vise à approfondir le rôle consultatif des Représentants permanents et à renforcer leur engagement auprès de la Commission.
Avec la retraite mettant un accent particulier sur le changement climatique et ses impacts, y compris les déplacements et la migration, les Représentants permanents ont été témoins de marées montantes qui ont empiété sur les hôtels et les maisons, renforçant le fait que non seulement les Seychelles sont extrêmement sensibles aux changements climatiques et à ses impacts associés, mais aussi sur l'ensemble du continent, ce qui accroît la nécessité d'une action climatique urgente.
Le Ministre de la santé des Seychelles, M. Jean-Paul Adam, déclare dans son allocution qu'il est normal que la CEA ait choisi d'avoir la retraite dans son pays pour discuter des questions critiques du changement climatique et des moyens à entreprendre par le continent pour accélérer les efforts contre ses impacts.
« Nous assistons à des évènements météorologiques plus fréquents et plus extrêmes en raison du changement climatique », dit-il, ajoutant l'éloignement et la taille des Seychelles et d'autres petits États insulaires en développement (PEID), les risques sur le terrain ligne et les niveaux de développement signifient qu'ils sont plus sujets à des risques aigus à long terme dus à des évènements météorologiques extrêmes, notamment des pluies torrentielles, des crues soudaines et des tempêtes.
Le Ministre remercie la CEA pour avoir mobilisé un soutien aux Seychelles afin d'étendre son réseau de prévisions météorologiques numériques à haute résolution pour améliorer les systèmes d'alerte précoce et de renforcement de la résilience grâce à l'utilisation de services d'information climatique, entre autres.
Il salue également l'initiative innovante de la CEA visant à soutenir les investissements dans l'énergie propre par le biais de l'Initiative ODD7 pour l'Afrique.
L'initiative ODD7 vise à apporter de l'ampleur, de la rapidité et de la durabilité au financement participatif du secteur privé pour un déploiement accéléré d'énergie propre pour répondre au besoin croissant du continent en énergie, tout en contribuant à l'action climatique par le biais des Contributions déterminées au niveau national à l'action climatique (NDC) sous l'Accord de Paris.
« Les pays africains n'ont pas besoin d'être victimes du changement climatique », indique le Ministre. « Les pays africains peuvent servir de leaders mondiaux dans les nouvelles voies de transformation économique novatrices, y compris dans l'industrialisation verte, et éviter les approches inefficaces et polluantes adoptées par le passé ».
M. Adam a également abordé l'économie bleue. Il dit que l'exploitation des ressources de l'économie bleue de manière durable et intégrée est susceptible d'apporter des avantages à l'Afrique, notamment des revenus et des emplois nouveaux et améliorés et des opportunités commerciales accrues.
Pour sa part, le Représentant permanent du Maroc auprès de l'Union africaine et de la CEA, M. Mohammed Arrouchi, Président de la 52ème session de la Conférence des ministres de la CEA, affirme que le changement climatique est une question urgente qui exige une action multilatérale urgente.
« Je crois que notre réunion ici aujourd'hui est l'occasion d'aborder cette question urgente grâce à une action collective », précise-t-il, ajoutant que la retraite offre une opportunité adéquate aux représentants et à la CEA d'enrichir le dialogue et échanger des vues sur les questions urgentes afin qu'ils puissent aboutir à des recommandations sur la voie à suivre.
La Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, déclare que les marées nocturnes sont une preuve suffisante qu'une action urgente sur le changement climatique doit être prise maintenant.
« Cela met également en évidence le rôle de la CEA à contribuer aux efforts visant à maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C et à atténuer les effets néfastes du changement climatique. Nous continuerons à approfondir notre engagement dans la recherche de moyens visant à améliorer la capacité des pays africains et rendre le développement du continent durable, inclusif et résilient aux changements climatiques », indique Mme Songwe.
La retraite intervient alors que la COP 25 touche à sa fin à Madrid, en Espagne, où la communauté internationale est réunie pour définir des actions concrètes à entreprendre pour faire face à l'impact du changement climatique sur la paix, la sécurité et le développement.
Vingt-cinq Représentants permanents prennent part à la retraite et 44 pays sont représentés.
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