Mahé, Seychelles — La deuxième retraite annuelle des représentants permanents africains et de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) s'est achevée ce mardi, à Mahé, aux Seychelles, après deux jours de dialogue intense portant sur les priorités de développement clés qui peuvent conduire à un développement accéléré en Afrique.
Le débat sur le changement climatique était la priorité alors que les ambassadeurs et les experts de la CEA ont discuté des moyens à mettre en place pour que le continent, en particulier les Petits États insulaires en développement (PEID), peuvent tirer parti des nouvelles technologies et de la recherche pour atténuer l'impact et les vulnérabilités auxquels ils sont confrontés en raison de leur éloignement, les risques sur le terrain et de leurs niveaux de développement.
L'Afrique compte six PEID, à savoir le Cap-Vert, les Comores, la Guinée-Bissau, Maurice, Sao Tomé-et-Principe et les Seychelles, tous fortement tributaires des secteurs côtier et marin. Alors que leurs économies sont confrontées à une aggravation des menaces climatiques, il existe également un potentiel important de développement à travers l'économie bleue.
La retraite, qui a réuni des représentants de 44 États membres, a débattu d'un certain nombre de sujets importants, notamment la réponse appropriée aux problèmes climatiques, la prochaine phase de mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), les moyens à mettre en place pour endiguer les Flux financiers illicites (FFI) et les actions accélérées nécessaires pour que l'Afrique atteigne les Objectifs de développement durable d'ici 2030.
Tout cela alors que la COP 25 touche à sa fin à Madrid, en Espagne, où la communauté internationale est réunie pour définir des actions concrètes à mener pour faire face à l'impact du changement climatique sur la paix, la sécurité et le développement.
Le dialogue entre les ambassadeurs et la CEA lors de la retraite fait également suite au Sommet sur le climat convoqué en septembre par le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres pour faire preuve d'encore plus d'ambition et accroître l'action climatique alors que le monde se bat pour atténuer le changement climatique ; le Sommet sur les Objectifs de développement durable (ODD) et la Décennie d'action des Nations Unies.
Les ambassadeurs conviennent au cours des discussions tenues qu'une action urgente doit être prise dès à présent pour aider le continent à renforcer sa résilience.
Ils chargent la CEA de continuer à travailler avec les États membres et de leur présenter des actions viables à entreprendre pour atténuer et adapter les stratégies de résilience climatique.
La retraite, qui visait à approfondir le rôle consultatif des représentants permanents et à renforcer leur engagement auprès de la CEA, a également donné à celle-ci l'occasion d'engager les États membres sur les travaux du groupe de réflexion et sur la manière de consolider les progrès accomplis au cours des deux derniers jours afin de soutenir la dynamique d'une action accélérée sur les priorités continentales.
Dans ses remarques finales, le Ministre seychellois de la santé, M. Jean-Paul Adam, déclare que le changement climatique est un défi partagé qui exige des réponses collectives du continent et de ses dirigeants.
« Nous devons continuer à partager nos expériences et les moyens innovants par lesquels nous pouvons limiter le changement climatique », dit-il, ajoutant qu'il est reconnaissant à la CEA et au continent pour la solidarité qu'ils continuent de montrer en soutenant les PEID africains face aux impacts climatiques.
La Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, indique que la CEA est là pour servir le continent et continuera à impliquer les États membres afin qu'ils puissent travailler plus étroitement ensemble à trouver des solutions pour relever les défis imminents auxquels l'Afrique est confrontée.
« Nous, à la CEA, nous nous réveillons chaque matin pour vous servir, vous et le continent », affirme-t-elle aux ambassadeurs. « Si nous faisons mieux, vous faites également mieux pour notre continent. Alors que nous sommes pour une meilleure collaboration dans la promotion d'un consensus sur les réponses politiques de l'Afrique aux défis auxquels nous sommes confrontés, nous nous efforcerons de faire mieux ».
Pour sa part, le Représentant permanent du Maroc auprès de l'Union africaine et de la CEA, M. Mohammed Arrouchi, Président de la 52ème session de la Conférence des ministres de la CEA, se dit heureux que la retraite se soit concentrée sur le changement climatique en reconnaissance de ses effets sur le continent, en particulier dans les PEID.
« Nous apprécions tous maintenant le besoin urgent de renforcer la résilience climatique dans les PEID en particulier », déclare-t-il, ajoutant que l'urgence est essentielle pour remédier à ces vulnérabilités.
Pendant ce temps, les représentants permanents et les collègues de la CEA ont observé une minute de silence pour le défunt homme d'affaires, mentor et philanthrope tanzanien, Ali Mufuruki, décédé ce samedi, en Afrique du Sud des suites d'une courte maladie.
« Nous avons perdu l'un des plus grands amis de la CEA, Ali Mufuriki. C'était un ardent défenseur de l'Afrique, de la ZLECA, du secteur privé et de ce qu'il peut apporter au continent. Surtout, c'était un grand mentor. Il nous manquera beaucoup », déclare Mme Songwe.
M. Mufuruki était le fondateur d'Infotech Investment Group, d'ALI East Africa, Président du conseil d'administration de Vodacom Tanzania et de Wananchi Group Holdings, Administrateur de l'Institut Mandela d'études du développement et co-Auteur du livre, Tanzania's Industrialization Journey, 2016-2056.
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