La ville de Kaya, province du Sanmatenga, enregistre plus de 230 mille personnes déplacées internes, majoritairement des femmes et enfants. Parmi les multiples besoins de ces populations meurtries, figure la planification familiale. Reportage !
Fatimata Sawadogo est originaire de la commune de Dablo, province du Sanmatenga. Agée de trente ans et mère de deux enfants, elle pratique la Panification familiale (PF), depuis plus de cinq ans après son premier accouchement. Dame Sawadogo vient de renouveler sa Méthode contraceptive (MC) grâce au soutien d'une association. «Après un contrôle de tension et du poids, c'est l'implant de trois ans qui me convient», soutient-elle. Pour elle, l'importance de la PF en situation d'urgence n'est plus à démontrer. «Si je tombe enceinte dans ces conditions, j'aurai des difficultés pour prendre en charge la grossesse et le nouveau-né», prévient Mme Sawadogo. Et d'ajouter : « J'étais vraiment dans le besoin d'une méthode contraceptive». Notre interlocutrice est le point focal d'une ONG au sein des Personnes déplacées internes (PDI). «Nous organisons des campagnes de sensibilisation sur la PF, surtout envers les hommes, parce que, le plus souvent, ce sont eux qui décident de la taille de la famille», déclare-t-elle. Actuellement, elle a pu convaincre plus de 30 déplacées à utiliser une MC. «Nous avons déjà des problèmes de logement, nourriture, santé, etc. Si nous continuons à procréer, qui va nous soutenir ?», s'interroge-t-elle. Fatimata Sawadogo exhorte donc les déplacés à contrôler les naissances, en attendant que la crise sécuritaire soit résolue. A l'écouter, la PF comporte plusieurs avantages. «Elle permet à l'enfant d'échapper aux maladies graves et à la mort. C'est aussi l'occasion pour la mère de récupérer des forces entre deux grossesses et d'être toujours disponible sexuellement pour le mari», affirme-t-elle. Pour elle, l'accent doit être mis sur la sensibilisation des déplacés internes sur les bienfaits de la PF.
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