Les compagnies aériennes africaines bénéficient d'une part incongrue du marché du continent qui représente que 3% du marché global.
Le secrétaire général de l'Association aérienne africaine (Afraa) confie que 80% du trafic est assuré par des compagnies non africaines.
Devant cet état de fait M. Abderahmane Berthé qui faisait face à la presse sénégalaise et celle étrangère établie à Dakar, plaide en faveur d'un transport aérien durable, interconnecté et abordable en Afrique, où les compagnies aériennes africaines deviennent des acteurs et moteurs essentiels du développement économique de l'Afrique.
Face aux journalistes, M. Berthé a estimé que « L'aviation en Afrique est un secteur à croissance rapide, très prometteur pour la prospérité économique du continent. Les transporteurs africains ne deviendront rentables et compétitifs au niveau mondial que lorsque toutes les parties prenantes de l'écosystème adoptent les meilleures pratiques qui favorisent un environnement propice pouvant aider les compagnies aériennes à se développer et à récupérer les routes les plus rentables d'Afrique qui sont actuellement dominées par les transporteurs étrangers. »
Il a ainsi brandi le rapport annuel 2019 de l'AFRAA qui indique que le transport aérien en Afrique soutient actuellement 6,2 millions d'emplois, contribue à 55,8 milliards de dollars de PIB et devrait croître à un taux annuel de 4,6 % au cours des 20 prochaines années.
A l'en croire, cette croissance du trafic s'accompagne de plus en plus d'une expansion des lignes aériennes africaines.
Par ailleurs, cette renaissance du secteur du trafic aérien passe nécessairement par la résolution des problèmes qui freinent l'expansion des compagnies aériennes africaines.
Des goulots d'étranglement qui, d'après M. Berthé, ont pour nom les taxes et redevances élevées imposées par les gouvernements, la faible connectivité intra-africaine et les restrictions d'accès au marché.
A cela, le président de l'AFRAA y ajoute les fonds bloqués dans certains Etats qui sont les revenues de ventes générées par une compagnie aérienne dans ses opérations à l'étranger et qui ne peuvent être transférées pour une raison quelconque, ainsi que le prix excessif du carburant d'avion, entre autres.
A l'en croire, des données indiquent que ces conditions ont un impact négatif sur la capacité des compagnies aériennes africaines à accroître leur empreinte et à offrir des tarifs compétitifs aux passagers pour augmenter leur trafic.
Pour M. Berthé, la remarquable opportunité de croissance de l'Afrique sera largement débloquée grâce à l'intégration régionale sur le continent.
« Le Marché unique du transport aérien en Afrique (SAATM), l'Accord de libre-échange continental africain (ACFTA) et le Protocole relatif à la libre circulation des personnes et des biens constituent des projets phares qui devraient améliorer la connectivité intra-africaine et ainsi faciliter les voyages, le commerce, le tourisme, les affaires et le développement socio-économique sur le continent ».
Dans cette même veine, il rappelle que l'AFRAA, qui comprend tous les grands opérateurs intercontinentaux africains représentant plus de 85 % du trafic international total, continue de mettre en œuvre des initiatives visant à relever les niveaux de sécurité et de sûreté.
En plus de cela, cette association s'attèle à renforcer la coopération entre les compagnies aériennes africaines, à résoudre le problème des éléments impactant les coûts des compagnies aériennes, notamment les taxes et les redevances d'usage, et à veiller à ce qu'il y ait suffisamment d'infrastructures et de personnel qualifié pour soutenir la croissance du trafic sur le continent.