Addis-Abeba, Éthiopie — Une mobilisation efficace des ressources pour financer le Programme de développement durable à l'horizon 2030 ne peut pas être guidée par une approche « universelle », déclaré ce mardi, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Recteur de l'Université des Nations Unies, David Malone.
Dans une conférence donnée aux étudiants et au personnel des Nations Unies à Addis-Abeba sous le titre, « Les gouvernements peuvent-il faciliter l'adoption et la mise en œuvre des ODD », indique M. Malone, en dépit du principe d'universalité ; la réalité est que les pays n'adopteront et ne mettront pas en œuvre les ODD de manière uniforme.
« Il y a la question de priorités et de préférences qui varieront d'un pays à l'autre, dépendamment des difficultés rencontrées et des méthodes également utilisées. La solution universelle ne convient pas à tous », dit-il, ajoutant que certains objectifs seront beaucoup plus importants pour certains pays que d'autres et que les niveaux relatifs de développement détermineront ceux sur lesquels il faille accorder plus d'importance.
M. Malone, qui a présenté les ODD dans un contexte historique lors de la conférence, indique que si les ODD sont aimés et appréciés par la plupart des ministres à travers le monde, les ministres des finances et de la planification ont en grande partie eu du mal à établir des priorités pour leurs nations.
« Les ODD sont très difficiles pour ceux qui travaillent dessus dans les pays », informe-t-il, ajoutant que certains des objectifs mondiaux ne seront pas atteints « mais ce qui sera atteint est une base solide pour ce qui suit » en termes de développement durable.
« Il est très important d'être optimiste quant à votre avenir plutôt que d'être défaitiste. C'est formidable de savoir que vous avez une plate-forme sur laquelle construire », déclare-t-il aux étudiants éthiopiens qui assistent à la conférence.
M. Malone précise que l'architecture financière internationale a largement changé depuis l'adoption de l'Agenda des ODD pour mieux refléter la nécessité d'un développement inclusif.
Pour sa part, la Représentante spéciale du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies auprès de l'Union africaine (UNOAU), Mme Hanna Tetteh, informe que le financement des ODD est le défi le plus important auquel sont confrontées les nations.
Elle affirme que ce n'est pas toujours le cas que les nations présentent les mêmes défis de développement, ajoutant que l'ONU peut fournir les outils techniques nécessaires aux pays pour adopter, mettre en œuvre et suivre les progrès, mais que la compréhension des conditions sociales et des niveaux de développement politique est également cruciale.
« Il est également nécessaire de mettre en place et de renforcer les institutions de gouvernance, car la gouvernance est l'un des problèmes cruciaux qui doit être résolu à mesure que les pays adoptent et mettent en œuvre les ODD », précise Mme Tetteh.
Pour sa part, le Vice-président de la Commission de l'Union africaine, l'Ambassadeur Quartey Thomas Kwesi, remercie l'Organisation des Nations Unies pour le travail qu'elle réalise en termes de promotion du développement inclusif à travers l'Agenda mondial.
Les Objectifs de développement durable sont un appel universel à l'action pour mettre fin à la pauvreté, protéger la planète et améliorer la vie et les perspectives de chacun, partout dans le monde. Les 17 Objectifs ont été adoptés par tous les États membres de l'ONU en 2015, dans le cadre du programme de développement durable à l'horizon 2030, qui définit un plan sur 15 ans pour atteindre les objectifs.