Addis-Abeba — Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, appelle ce samedi, la communauté internationale à protéger les océans de nouveaux abus et à permettre à l'humanité de vivre en harmonie avec les océans qui les alimentent.
S'exprimant lors d'un évènement sur l'économie bleue organisé par les Seychelles en marge du Sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba ce samedi soir, M. Guterres déclare pour sa part que les Nations Unies convoqueront en juin la Conférence sur les océans à Lisbonne pour s'assurer que les nations se réunissent pour sauvegarder les océans et environnements maritimes de la planète.
La conférence de Lisbonne fait suite à la première qui a été coorganisée par le Kenya, à Nairobi, en 2018.
« Nous espérons aboutir à une action audacieuse qui protègera les écosystèmes et les ressources marines, fera avancer les progrès dans tous les Objectifs de développement durable et nous aidera à faire face à la crise climatique qui s'aggrave », affirme le chef de l'ONU.
« Je sais que de nombreux pays africains et organismes régionaux renforcent leur coopération afin d'accroître leurs connaissances de l'économie bleue et d'adopter les politiques qui peuvent les aider à exploiter son immense potentiel. L'ONU, y compris la Commission économique pour l'Afrique, continuera de soutenir ces efforts ».
M. Guterres dit que les océans du monde sont une ressource énorme pour le développement durable et un tampon crucial contre le changement climatique.
L'économie bleue est décrite comme la « nouvelle frontière de la renaissance africaine », avec le potentiel de créer de la richesse, de promouvoir le commerce, de générer la croissance économique et de transformer des vies.
L'Afrique compte 38 États côtiers et insulaires et est bien placée pour en tirer parti, affirme le secrétaire général de l'ONU.
On estime que la valeur annuelle de l'industrie maritime africaine a atteint 1000 milliards de dollars.
« Pourtant, les océans sont partout menacés par la pollution, la surpêche, les déchets plastiques et le réchauffement climatique. En effet, le changement climatique est le principal risque auquel est confrontée la croissance de l'économie bleue », déclare M. Guterres, ajoutant que la chaleur des océans et le niveau moyen de la mer ont atteint leur plus haut niveau en 2019.
« Les scientifiques nous disent que les températures des océans augmentent maintenant à l'équivalent de cinq bombes d'Hiroshima par seconde », dit-il dans un appel lancé à l'action contre le changement climatique.
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau abordant également le changement climatique dit qu'il faut que la communauté internationale coopère pour lutter contre la pêche illégale.
« Il s'agit de récolter le potentiel de nos mers et rivières de manière durable », informe-t-il, ajoutant que le Canada est prêt à travailler avec le reste du monde pour protéger les océans et les environnements maritimes du monde pour les générations futures.
La Première ministre norvégienne, Erna Solberg, pour sa part insiste sur la nécessité pour la communauté internationale de trouver le bon équilibre entre la protection des ressources maritimes mondiales et la production pour garantir que les nations bénéficient pleinement de l'économie bleue.
« Nous avons besoin de partenariats actifs de tous pour obtenir des résultats. La bonne gouvernance est essentielle si nous voulons utiliser nos océans de manière durable pour nos générations futures », mentionne-t-elle, ajoutant que des contrôles plus stricts des ports et la transparence sont également cruciaux.
Pour sa part, le Vice-président de la CUA, Thomas Quartey Kwesi, déclare que l'Afrique est bien dotée en ressources abondantes, la population la plus jeune du monde et est prête à faire de l'économie bleue « un vecteur de changement qui conduira l'Afrique à la prochaine frontière ».
« Nous devons également nous unir, collaborer et surmonter les défis auxquels nous faisons face ensemble dans la gestion et l'utilisation de nos ressources maritimes. Notre objectif est commun et réalisable », affirme M. Kwesi.
M. Nangolo Mbumba, Vice-président de la Namibie, réaffirme l'engagement de son gouvernement envers l'Accord de Paris sur les changements climatiques et appelle à des efforts concertés pour veiller à ce que les gains multilatéraux réalisés dans l'atténuation des changements climatiques ne soient pas inversés.
Ledit évènement est organisé par les Seychelles.