Addis-Abeba, Éthiopie — Le troisième Forum des entreprises africaines de la Commission économique pour l'Afrique s'est terminé ce mardi, à Addis-Abeba, avec des participants de haut niveau convenant que le continent peut se développer de façon exponentielle avec une bonne gouvernance et des politiques favorables pour le capital privé à dans les secteurs de l'énergie, de la santé et des TIC.
Tenu sous le thème, « Investir dans les personnes, la planète et la prospérité », le Forum a permis aux délégués, dont le Président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa, le Premier ministre du Mozambique, Carlos Agostinho do Rosário, des ministres et des investisseurs, dont Scott Mather de Pacific Investment Management Company (PIMCO), de partager des idées sur des financements innovants dans les secteurs de l'énergie, de la santé et des TIC.
Les dirigeants ont discuté de la volonté de l'Afrique de s'emparer des énergies renouvelables en créant le bon bouquet ; des technologies mises au point par sa jeunesse pour contribuer à la résolution des problèmes et des opportunités abondantes qui peuvent être libérées par la promulgation de politiques et cadres réglementaires appropriés, en particulier dans ces trois secteurs, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) devant devenir opérationnelle en juillet.
L'Éthiopie, le Rwanda et les Seychelles ont signé un document d'engagement visant à mettre en œuvre une initiative pharmaceutique conjointe sous l'égide de la CEA et dirigée par l'UA pour la production locale et l'acquisition de médicaments destinés à la mère et l'enfant en Afrique.
Le Président Mnangagwa rappelle que le Zimbabwe est ouvert aux affaires et prêt à accueillir les investisseurs dans le secteur énergétique du pays.
« L'augmentation de la production énergétique dans le pays nous permettra de mécaniser notre agriculture et, ce faisant, d'améliorer la productivité, renforcer la sécurité alimentaire, qui est notre principale préoccupation à l'heure actuelle et créer des emplois », affirme M. Mnangagwa.
Il indique que les dirigeants africains devraient tenir leurs promesses sur les programmes convenus qui ont pour objectif de transformer le continent.
M. do Rosário déclare que le Mozambique est également prêt à accueillir les investisseurs dans son secteur de l'énergie.
« Le Mozambique, comme le reste de l'Afrique, possède de vastes ressources naturelles qui attendent d'être exploitées. Nous avons une société pétrolière et gazière et nous accueillerons volontiers les investisseurs désireux de travailler avec nous pour le bien de notre peuple », affirme-t-il.
S'exprimant lors de la séance d'ouverture, la Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, déclare : « L'une des raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas faire taire les armes à feu en Afrique est qu'il n'existe pas d'emplois pour les jeunes. Il n'y a pas d'énergie pour alimenter la création d'emplois. Nous pouvons faire taire les armes si les bons investissements sont faits dans nos secteurs de l'énergie et des TIC, y compris dans le renforcement de nos systèmes de santé en partenariat avec le secteur privé ».
« Si nous ne pouvons pas garantir que l'Afrique dispose de l'énergie dont elle a besoin, alors 2030 est vraiment un rêve lointain. Nous devons faire plus et nous devons le faire plus rapidement ».
Elle affirme que l'Afrique devra investir maintenant dans les énergies propres.
« Une action climatique ambitieuse peut stimuler l'économie mondiale de 26 000 milliards de dollars d'ici 2030. Si nous entrons dans la nouvelle économie climatique, nous pouvons créer 20 millions d'emplois pour le continent. Actuellement, nous avons besoin de 13 millions d'emplois chaque année », indique Mme Songwe, dans ses remarques de clôture.
Pour sa part, M. Mather, dont la société gère 2 000 milliards de dollars d'actifs dans le monde entier pour des investisseurs privés, déclare que sa société est prête à travailler avec les gouvernements africains pour s'assurer qu'ils exploitent une énergie propre pour propulser le développement inclusif du continent et lutter contre le changement climatique en même temps.
L'Afrique, dit-il, présente une opportunité commerciale historique pour les investisseurs internationaux.
« Il faut une initiative audacieuse pour relever les défis énergétiques de l'Afrique. Nous pouvons travailler ensemble pour trouver des moyens concrets avec les partenaires que nous représentons pour faire avancer la vision du développement durable de l'Afrique », précise M. Mather, Directeur des investissements, au Département des stratégies principales américaines à PIMCO, ajoutant qu'une croissance équitable sur le continent peut être alimentée par une énergie propre et fiable et bon coût.
« Nous avons besoin des gouvernements et des décideurs, en particulier au niveau national, pour créer des politiques permettant aux capitaux de circuler », déclare M. Mather.
Note aux rédacteurs :
Le Forum sur les entreprises africaines, organisé par la CEA et ses partenaires, a réuni des dirigeants africains, représentants des gouvernements, PDG, chefs d'entreprise et de finances, philanthropes et représentants de haut niveau de l'Union africaine et du système des Nations Unies.
Le Forum se tient en marge du 33ème Sommet de l'Union africaine et vise à renforcer les partenariats, promouvoir un dialogue permanent entre les secteurs privé et public africains et offrir des opportunités au secteur privé de contribuer aux efforts collectifs des principales parties prenantes pour résoudre certains des problèmes clés affectant le continent.