Victoria Falls, Zimbabwe — Les Nations Unies et l'Union africaine doivent faire davantage pour que tous les Africains voient leur avenir dans les Objectifs de développement durable et les objectifs de l'Agenda 2063 pour l'Afrique, déclare ce mardi, la Vice-secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed.
Dans ses remarques lors du sixième Forum régional africain pour le développement durable (ARFSD 2020), Mme Mohammed affirme que le nombre absolu de personnes vivant dans la pauvreté sur le continent atteint 428 millions menaçant 22,8 millions de personnes souffrant d'insécurité alimentaire grave. En conséquence, la situation a accru les inégalités de revenus et le chômage des jeunes.
« L'ampleur de la tâche qui nous attend est immense, mais le succès des ODD dépend du succès de l'Agenda 2063 de l'Afrique », dit-elle, soulignant qu'il faut accélérer le rythme et l'ampleur de l'action collective en tant qu'unique solution.
« Tout comme les réalisations remarquables de la Chine pour sortir son peuple de la pauvreté ont contribué à des avancées majeures dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement, l'Agenda 2063 peut avoir un impact similaire sur les ODD ».
Elle indique que le lien entre le changement climatique, la faim, le terrorisme, les conflits et les déplacements de population cause des ravages et des souffrances humaines dans de nombreux pays, notamment au Sahel et dans la Corne. En outre, souligne Mme Mohammed, l'inégalité entre les sexes coûte chaque année à l'Afrique subsaharienne 95 milliards de dollars en opportunités perdues.
« Le succès est possible, mais seulement si nous nous montrons plus ambitieux, sommes plus mobilisés et avons plus de solutions », dit-elle.
« Puisqu'aucun pays n'est en passe de réaliser les ODD d'ici 2030, chaque pays doit montrer davantage d'ambition. Cela commence par des plans, des politiques, des budgets et des institutions nationaux qui sont à la hauteur de ce qu'il faudra réaliser pour parvenir à un accès universel à des services sociaux de qualité et une économie qui offre des emplois décents pour tous ».
Selon elle, avec le chiffre stupéfiant de trois quarts de la population africaine de moins de 35 ans, « les jeunes doivent être au centre des préoccupations - non seulement en termes d'inclusion économique, mais en tant que moteurs du changement que ces agendas exigent ».
« Pour apporter des changements à l'échelle demandée par nos Agendas, il est urgent d'augmenter considérablement les investissements internationaux et le soutien aux solutions africaines », mentionne Mme Mohammed.
Pour sa part, le Président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a souhaité la bienvenue aux délégués et leur a assuré que le pays reste déterminé à mettre pleinement en œuvre les réformes politiques, économiques et législatives.
Il dit que la Vision 2030 du pays répond aux aspirations mises en évidence par les ODD et l'Agenda 2063 et cherche une voie de développement qui ne laisse personne pour compte.
« En tant que Zimbabwe, nous sommes convaincus que les menaces et les défis liés au développement durable auxquels est confronté notre continent exigent que chacun partage ses expériences, responsabilités et contribue à la réalisation d'une vision commune et d'un cadre de mise en œuvre », déclare Mnangagwa.
Le Vice-président de l'Union africaine, Thomas Quartey Kwesi, révèle que le conflit est l'un des principaux défis auxquels l'Afrique est confrontée.
« Sans paix, sécurité et stabilité, la prospérité en Afrique restera limitée. Sans paix et sécurité, la promesse de ne laisser personne pour compte ne restera pas seulement qu'une promesse, en d'autres termes, ce sera à nouveau de simples discussions », a-dit-il.
« Les conséquences potentielles pour nous, Africains, et pour nos nombreux jeunes, si les choses persistent, seront trop graves à envisager. C'est vraiment notre défi ».
Le forum se tient sous le thème, 2020-2030 : Une décennie pour réaliser une Afrique transformée et prospère grâce à l'Agenda 2030 et l'Agenda 2063.