En ce premier jour du mois de la femme, je t'écris à toi qui es assise par terre, habillée en noir... toi qui vides tes larmes... toi qui sèches ta voix... pour pleurer ton mari, ton ami, ton complice, ton confident... Je t'écris avec mes tripes en vibration, mon cœur languissant, mon âme désemparée et mon cerveau en furie, pour te dire que : « C'est une femme comme toi qui a effacé mon compatriote, c'est une femme qui a mis à terre mon cousin du même village, c'est une femme comme toi qui a tué mon confrère diplomate, c'est une femme comme toi qui a éliminé mon cadet d'université, c'est une femme comme toi qui a réduit au silence mon collègue enseignant, c'est une femme comme toi qui a mis fin aux jours de mon compagnon de Belles lettres.
Quand Rossy se battait pour la parité, une femme l'a tué ; Quand Rossy réclamait la gratuité de l'enseignement, une femme l'a tué ; Quand Rossy se décarcassait pour l'égalité des chances, une femme l'a fait taire ; Quand Rossy manifestait pour un état de droit, une femme l'a tué ; Quand Rossy réclamait un bon salaire pour le fonctionnaire, une femme l'a renvoyé vers l'inconnu ; Quand Rossy se privait le sommeil pour son pays, une femme lui a donné de l'encre rouge pour colorier la terre de ses ancêtres...
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