Le COVID 19 communément appelé coronavirus ne cesse de progresser au Sénégal.
Le ministère de la Santé et de l'Action Social fait savoir que, à travers les résultats des examens virologiques communiqués par l'Institut Pasteur de Dakar, sur les 44 tests effectués, quatre sont revenus positifs.
Selon le comité en charge du suivi, il s'agit de trois cas importés et un cas contact du premier patient déclaré positif dans la cité religieuse de Touba.
Ce dernier cas qui est un Sénégal en provenance d'Italie fait de cette ville la localité la plus touchée du Sénégal avec 16 cas confirmés.
L'armée sénégalaise s'engage à y installer un hôpital de campagne pour augmenter le dispositif d'accueil d'éventuel cas.
15 jours après la déclaration du premier cas de COVID 19 au Sénégal, le pays vient d'atteindre le cap des 31 déclarés positifs, dont deux guéris et 29 encore sous traitement.
Une progression qui inquiète plus d'un vu le niveau de propagation du virus dans le pays.
A cause des contacts établis par les infectées, les autorités compétentes parlent de plus de 1000 personnes sont suivies.
Pour la première fois, le ministère a changé d'approche dans sa communication de crise. Dans le communiqué daté du 17 mars, il n'a été donné aucun détail concernant le sexe ou lieu de provenance concernant les personnes infectées, comme il le faisait depuis le début.
Ce changement de démarche soulève des interrogations au niveau de la presse.
Une brouille communicationnelle qui a, d'ailleurs, obligé les autorités sanitaires à réagir pour dissiper les craintes et éviter que la suspicion ne s'installe.
Selon le Dr Aloyse Diouf, Directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l'Action Sociale, « il ne s'agit pas d'une rétention d'information mais c'est pour éviter la stigmatisation envers les Sénégalais qui viennent de l'extérieur ».
Depuis l'annonce des « cas importés » de COVID 19, les Sénégalais en provenance des zones à risque sont devenus presque indésirables dans leur voisinage.
Le pays se barricade : fermeture de l'espace aérien à partir de 00 h
A cause de la progression de la maladie, le Sénégal se barricade. Des mesures fortes sont annoncées dans ce sens pour la riposte contre la maladie.
A partir de ce jeudi 19 mars à 00 h, le Sénégal ferme son espace aérien. Les vols directs et indirects en provenance des zones à risques sont suspendus.
Les pays comme la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la Belgique, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie sont sous embargo.
Seuls les vols cargo et d'évacuation sanitaire échappent au blocus.
Le pays renforce également la surveillance au niveau de ses frontières terrestres et maritimes. C'est à cet effet que les passagers du bateau Aline Sitoé Diatta qui assure la desserte entre Dakar et la Casamance sont confinés depuis hier à cause d'un cas suspect de COVID 19.
Cette décision participe à la stratégie de « guerre sanitaire » que le président de la République, Macky Sall a déclenché en début d'après-midi du samedi 14 mars 2020 pour interrompre la chaine de transmission.
A cet effet, il a été interdit tout rassemblement de personnes. Ce qui a occasionné la fermeture des écoles, universités, boites de nuit et restaurants pour trois semaines, ainsi que l'interdiction des cérémonies religieuses et familiales.
La police et la gendarmerie s'engagent à faire respecter l' «état d'urgence sanitaire ». Sur les réseaux sociaux, on a vu circuler des vidéos de baptêmes, mariage ou cérémonies religieuses interrompus.
Les transports en commun qui, habituellement, se caractérisaient par les surcharges, respirent en ce moment.
Un certain climat de méfiance s'installe à bord des « Cars rapides », « Tata », « Ndiaga Ndiaye », « Dakar Dem-Dick », entre autres moyens de transport.
Dans la même foulée, l'Eglise suspend provisoirement les offices religieux à caractère public.
Même le célèbre mouvement social Y'en A Marre qui est connu pour sa virulence envers la gouvernance du régime actuel est entré dans la danse.
Après sa rencontre avec le ministre de la Santé et de l'Action Sociale, M. Abdoulaye Diouf Sarr, ses leaders constitués en majeur partie de rappeurs ont annoncé un sigle musical sur le COVID 19, pour apporter leur contribution dans la sensibilisation, surtout envers la cible jeune.