Notre Pape est mort, a titré le journal l'Equipe, Droit au Paradis renchérit RMC Sport. La presse sénégalaise n'a pas été en reste : «Le virus nous prend Mababa» barrait à sa une Le Soleil, et Le Quotidien de Dakar, lançait, «Pape perd son dernier match». C'est une véritable compétition de titres qui a accueilli la mort de Pape Diouf, fauché par la mort à 68 ans. C'est la première victime sur le sol sénégalais du Covid-19. Il avait en effet été testé positif et en détresse respiratoire à l'hôpital de Fann à Dakar et un avion médicalisé devrait l'évacuer ce mardi fatidique sur la France. Il n'en a pas eu le temps, comme si c'était écrit que sa dernière demeure devrait être le Sénégal.
Fin de partie pour un grand spécialiste du ballon rond né à Abéché au Tchad d'un père marin, responsable du garage gouvernemental à Fort-Lamy, Pape Diouf avait débarqué à Marseille à 18 ans avec pour injonction paternelle de devenir militaire. Mais le garçon a préféré suivre sa propre trajectoire. Il devient postier alors qu'il poursuivait ses études de Sciences Po. Il les abandonne par la suite et devient pigiste au journal La Marseillaise, avant d'y être embauché à temps plein. Avec Xavier Couture, ils vont lancer leur propre canard, Le Sport. Mais le journal fait long feu et le quotidien dépose le bilan.
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