Artiste, écrivaine, conteuse, militante des droits humains... Coumba Touré valse entre plusieurs identités et univers. Femme forte, féministe intransigeante, la présidente du conseil d'administration du think thank TrustAfrica et coordinatrice du mouvement Africans rising (une plateforme regroupant plus de 400 mouvements et associations de la société civile en Afrique), se bat, depuis plus de vingt ans, pour défendre les droits des personnes vulnérables. Un combat qui lui a valu le prix Martin et Correta King 2020. Portrait d'une femme énergique.
À la manière de cette fontaine du Bois de Boulogne dont parlait Roland Barthes, qui capte la lumière du jour pour ensuite éclairer la nuit, Coumba Touré aime tirer des héroïnes de l'ombre à la lumière. Elle raconte l'histoire de ces « géantes invisibles» dans un ouvrage coédité avec la Fondation Heinrich Böll à Dakar. L'idée est partie de la célébration de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis. «Il y a un musée dans la ville de Selma [Alabama]; et sur le mur, des gens ont mis des étiquettes "I was there" [j'étais là]. Et cela m'a fait prendre conscience que quand on parle de ces luttes (pour les droits civiques ou contre l'apartheid), les noms qui sortent, que tout le monde connaît, c'est Martin Luther King, Malcolm X... Mais pour que les choses se passent, il a fallu l'apport inestimable de beaucoup de gens, surtout des femmes, que personne ne connaît.
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