Addis-Abeba — Le Centre africain pour la statistique (ACS), de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) s'engage avec les directeurs généraux des Offices nationaux de statistiques (ONS) en Afrique pour discuter des moyens d'atténuation de l'impact du COVID -19 sur les opérations statistiques sur le continent.
Lors de leur première réunion en ligne, qui a eu lieu le 1er avril 2020, on a constaté que la demande de données et de statistiques pour suivre les effets de la pandémie a atteint un pic, bien que la production ait été réduite pour protéger les travailleurs sur le terrain.
« Les données collectées par le biais d'enquêtes et de recensements ont tendance à s'appuyer fortement sur des entretiens tenus en face à face, ce qui n'est pas possible avec la crise de COVID-19 car cela provoque de l'anxiété chez les travailleurs sur le terrain et le public », déclare Oliver Chinganya, Directeur de Centre africain pour la statistique (ACS).
Il souligne que « 2020 devra être une année avec peu d'indicateurs nationaux fiables car la plupart des programmes statistiques nationaux sont affectés par la propagation progressive du COVID-19 ».
Les opérations statistiques qui sont régies par une périodicité et une régularité définies sont également menacées car les lacunes créées pendant la pandémie entraîneront un manque en données. Les activités d'assistance technique des partenaires au développement et les formations prévues ont également cessé.
La crise de COVID-19 entraîne également des retards dans la mise en œuvre des activités financées par les donateurs et aura un impact sur le cycle d'appui au programme et les décaissements.
Malgré ces obstacles, M. Chingaya indique que « la crise COVID-19 peut être une bénédiction déguisée car les Offices nationaux de statistiques (ONS) rechercheront des méthodes et des solutions adaptatives, y compris l'utilisation de la technologie numérique ».
« Les ONS ont commencé à mettre en œuvre des Plans de continuité des activités consistant à travailler à distance et limiter les activités de collecte de données sur le terrain », ajoute-t-il.
Méthodes de collecte de données innovantes
La collecte de données sur l'Indice des prix à la consommation (IPC) est la seule opération statistique encore en cours dans certains pays. Cela n'est possible qu'avec les produite sélectionnés du panier. En Tunisie, par exemple, les enquêteurs ne collectent des données que sur les marchés proches de leur lieu d'habitation et tous les produits du panier de l'IPC ne sont pas couverts.
Les ONS envisagent désormais de renforcer les partenariats avec d'autres parties prenantes, notamment les universités et les instituts de recherche, afin de rechercher des moyens plus approfondis de mettre à disposition des données fiables pour éclairer les décisions politiques en utilisant des sources de données non traditionnelles.
La crise de COVID-19 offre aux systèmes statistiques l'occasion d'explorer les moyens d'exploiter les Méga données pour produire des statistiques. Les pays étudient comment utiliser la technologie numérique.
Cependant, la plupart des employés des ONS ne disposent pas d'accès à l'Internet requis pour faciliter le télétravail pendant cette crise de COVID-19. Cela affecte la productivité.
Le Directeur de l'ACS, Oliver Chinganya, déclare que le Centre collecte des données sur les bonnes pratiques et jouera un rôle crucial, en utilisant sa capacité de rassemblement, pour partager des informations afin d'aider les gouvernements à planifier leurs recensements et enquêtes à grande échelle pendant la pandémie.